Page 35 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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Néanmoins il ne faut pas oublier que les divinités païennes
sont des hommes, des héros qui ont été déifiés au courant
de l'histoire. Cette analyse s’appuie sur l’étude des grandes
légendes épiques, tant irlandaises que bretonnes, et qui
sont toutes des récits littéraires gardant le souvenir de ri-
tuels, de jeux dramatiques dans lesquels les acteurs, c’est-
à-dire les fidèles, incarnaient certaines fonctions divines
complémentaires ou contradictoires pour mieux les conju-
rer ou pour mieux les utiliser. Il s’est produit le même
phénomène dans la plupart des autres religions, y compris
dans la religion chrétienne dite catholique et protestante,
où le théâtre est né du culte à l’intérieur de la prétendue
église avant de devenir profane, c’est-à-dire mis en œuvre
devant le temple des mystères chaldéens avec ses ensei-
gnements occultes réservés aux initiés pour controller les
masses aveugles par la crainte et les superstitions.
Il est donc infiniment probable que le druidisme, dans sa
doctrine, comportait, outre une cosmogonie, une théologie
qui constituait l’ossature du système. Ce sont donc les
vestiges de cette théologie que nous découvrons dans les
mythes actualisés et localisés dans les légendes épiques
sous forme d’images et d’aventures, de conflits et de ré-
conciliations, de faits événementiels qui traduisent la per-
manence du drame cosmique qui se joue en nous, au-delà
de nous, contre nous et avec nous dans l’espace-temps qui
est celui de l’existence dans ce monde-ci. Et la divinité, in-
nommable et ineffable, n’existe que par le déchirement in-
térieur à son être, par lequel se produit le mouvement,
donc la vie.
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