Page 30 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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Monde n’est localisé ni en haut, ni en bas: il est à côté.
Chacun peut, dans certaines conditions, y pénétrer vivant,
et en revenir. De la même façon, les êtres de l’Autre Monde
ont la possibilité de «passer la frontière», de se mêler aux
humains et de retourner chez eux. A lire, ou à écouter les
grandes légendes mythologiques des Celtes, on a
l’impression d’être en présence de récits de Science-Fiction
où la célèbre «quatrième dimension» joue un rôle essentiel.
Il y a même, dans le calendrier religieux des Celtes, un
moment privilégié où tout échange est possible entre les
deux mondes, le nouvel an celtique, c’est-à-dire le 1er no-
vembre, fête de Samain en Irlande, de Samonios ( fin de
l’été) dans la Gaule indépendante. Or, et ce n’est pas un
hasard, la fête chrétienne catholique de la Toussaint, qui
prend place à cette date, célèbre et magnifie la «commu-
nion des Saints», autrement dit établit des rapports privi-
légiés entre les Chrétiens vivants et ceux qui sont morts. Si
on a trop souvent vu dans les rites de la Toussaint et du
jour des Morts, un reste du culte préhistorique des Dé-
funts, on se trompe: la signification est tout autre, prenant
racine sur une véritable théologie. Dans les pays anglo-
saxons, héritiers directs de la mentalité celtique primitive,
la nuit du 31 octobre au 1er novembre (c’est-à-dire exac-
tement le moment de l’ancienne fête de Samain), qu’on
nomme Halloween, est l’occasion de rituels populaires qui
sont inexplicables si l’on ne se réfère pas à la tradition
païenne. Mais là aussi, il y a continuité entre le druidisme
et le faux christianisme du catholicisme romain.
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