Page 38 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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par  la  manipulation  et  l'intimidation.  Toutefois,  certains

               des celtes qui avaient connus le christianisme authentique
               lors de la visite de vrais disciples en provenance de la Ju-
               dée et plus tard de l'apôtre Paul, refusèrent et se réfugiè-

               rent dans les forêts ainsi qu'en Écosse et en Irlande.

               L’hérésie pélagienne
               Sur le plan des usages, on sait que l’Église celtique, en Ir-
               lande,  en  Grande-Bretagne  et  en  Bretagne  armoricaine,

               eut  de  nombreuses  particularités:  cycle  pascal  différent,
               tonsure spéciale, rituels  spécifiques,  association  des fem-
               mes  au  culte,  cela  à  la  grande  fureur  des  évêques  «ro-
               mains», système complexe de l’abbaye-évêché. Mais sur le

               plan de la doctrine, de nombreuses conceptions druidiques
               passèrent dans le christianisme. La preuve la plus éclatan-
               te de cela se trouve dans ce qu’on a appelé l’hérésie péla-
               gienne  qui  en  nos  temps  modernes  se  nomme  l'arminia-

               nisme,  hérésie  du  libre-arbitre  ou  doctrine  philosophique
               du  libre-choix  si  populaire  de  nos  jours  dans  le  christia-
               nisme contrefait moderne.


               Au  IVe  siècle,  le  moine  Pélage,  qui  était  breton,  professa

               que  le  péché  originel  n’avait aucune  importance  puisqu’il
               ne  concernait  qu’Adam et  Eve.  En conséquence,  il n’était
               pas nécessaire de baptiser les jeunes enfants: il fallait at-

               tendre que, parvenu à l’état adulte, chacun pût choisir sa
               voie, notion qui fut adoptée parles sectes baptistes. Cette
               opinion déclencha une querelle dont l’Eglise Catholique et
               Protestante ne s’est jamais remise, et saint Augustin la ré-

               futa, affirmant que l’homme, faible par nature, à cause du





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