Page 40 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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qui leur est du dans des souffrances sans fin d'un enfer
réel.
On sait qu’à travers les divers courants du pseudp-
christianisme, au XXe siècle, le souvenir de Pélage conti-
nue à rôder et à faire ses ravages. Le druidisme aussi, par
voie de conséquence. Et c’est peut-être à l’intérieur d’un tel
christianisme illégitime qui se remet en question, cher-
chant à définir les grandes lignes d’une nouvelle spirituali-
té, que se trouvent les druides les plus authentiques de
notre époque dans l'apostasie générale des peuples.
Le désir de renouveau spirituel
Car, depuis le XVIIIe siècle, on a vu surgir des druides de
partout. Un érudit gallois de génie, Iolo Morgannwc, à
l’aide de traditions orales ou écrites, de rituels de la Ma-
çonnerie écossaise, d’emprunts à un orientalisme mal di-
géré, fabriqua de toutes pièces un néo-druidisme. C’est ce
néo-druidisme qui s’installa au Pays de Galles: on vit alors
des assemblées (Gorsedd) de druides, de bardes et d’ovates
(devins), habillés pour la circonstance dans des vêtements
dignes des costumiers de théâtre. En 1901, ce gorsedd
franchit la Manche et donna naissance au Gorsedd des
Druides de Petite Bretagne, lequel perdure, même s’il est
secoué de temps à autre par des dissensions internes et
altéré par des scissions. D’autres gorsedd se sont créés,
presque par l’opération d'un esprit de duplicité. On a mê-
me vu se lever des druides isolés, habillés de somptueuses
robes blanches, affirmant être inspirés par le Ciel et profi-
tant largement du réel désir de renouveau spirituel qui dé-
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