Page 28 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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litique des Celtes. Mais à la différence des Brahmanes, les-
quels formaient une caste définie par la naissance, à la dif-
férence des Flamines romains qui formaient un collège au-
quel on accédait par cooptation, la classe des druides était
accessible à tout individu, guerrier, artisan, commerçant,
pourvu qu’il fît de longues études (parfois vingt ans), sans
aucune discrimination quant à la classe d’origine. Les
druides, divisés en trois catégories, druides proprement
dits, bardes, c’est-à-dire poètes, et devins, avaient des ac-
tivités complexes. Ils étaient prêtres, présidant ainsi au
culte et aux sacrifices, professeurs, médecins, juges et ar-
bitres, bien entendu philosophes, probablement magiciens,
et ils «coiffaient» littéralement la vie politique. Au fond,
c’étaient eux qui faisaient et défaisaient les rois, qui, dans
les assemblées, parlaient toujours avant le roi, condui-
saient les affaires par leurs conseils et décidaient de la
paix et de la guerre. Cela tient au système celtique selon
lequel le monde doit être organisé selon le plan prévu par
les dieux dont les druides sont évidemment les interprètes.
On voit que là encore, les analogies avec le christianisme
médiéval ne sont pas une illusion.
La richesse de la poésie celtique
Le nom des druides a été souvent mis en rapport avec le
nom du chêne, à cause de la ressemblance bien sûr, et en
rapport avec la fameuse cérémonie de la cueillette du gui
décrite par Pline l’Ancien, et qui est devenue en quelque
sorte l’image-clé de la religion druidique. En réalité, cette
cérémonie du gui n’en était une que parmi beaucoup
d’autres, et vraisemblablement la moins importante, et le
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