Page 25 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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UNE RELIGION SPIRITUALISTE ÉVOLUÉE
               Si l’on en croit non seulement les manuels d’Histoire, mais
               l’avis des historiens les plus conformistes, toute civilisation
               serait  venue  d’orient  en  occident.  Pauvre  occident  qui,
               avant  le  miracle  grec  revu  et  corrigé  par  le  juridisme  ro-

               main,  n’était  que  grossière  barbarité  juste  capable
               d’inspirer des actes de courage inconscients ! A ce compte-
               là, il aurait fallu attendre les premiers missionnaires chré-

               tiens pour que les hommes et les femmes de l’Europe occi-
               dentale apprissent qu’ils avaient une âme immortelle. Rien
               n’est  plus  faux  cependant,  à  la  lumière  des  témoignages
               les plus anciens: les mystérieux mégalithes, qui datent de

               4000 à 2000 avant notre ère, prouvent l’existence, dès cet-
               te époque lointaine, d’une religion spiritualiste de type évo-
               lué. Quant au druidisme, c’est-à-dire la religion des Celtes

               (Gaulois, Bretons et Irlandais), il suffit de lire les écrivains
               grecs ou latins pour se convaincre de sa haute spiritualité
               et  de la valeur  des spéculations  intellectuelles qui  y affé-
               raient.


               Cicéron, qui avait eu le grand avantage de bien connaître

               le druide gaulois Diviciacos, affirmait la puissance intellec-
               tuelle et  spirituelle de  celui-ci,  comparant  même, un  peu
               hâtivement, sa  doctrine avec  celle  de  Pythagore.  Le poète

               latin  Lucain,  entre  autres  précieux  renseignements,  indi-
               que nettement que pour les druides, «la mort n’est que le
               milieu d’une longue vie», ce qui n’était guère conforme aux
               croyances  orthodoxes  des  Grecs  et  des  Latins  pour  qui

               l’Autre  Monde n’était  que le séjour  d’ombres  inconsistan-
               tes, mais bien plus proche du culte isiaque, de l’orphisme





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