Page 26 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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et des religions à mystères qui pullulaient alors en Médi-

               terranée  orientale.  Et  Jules  César,  type  parfait  de
               l’intellectuel latin athée du 1er siècle avant notre ère — ce
               qui ne l’empêchait pas de sacrifier aux dieux romains par
               tactique  patriotique  —,  précise  que  le  point  essentiel  de

               l’enseignement  druidique  est  «que  les  âmes  ne  périssent
               pas». Mais le proconsul semble n’avoir pas très bien com-
               pris  cette  doctrine,  car  il  ajoute  que  ces  âmes,  «après  la

               mort,  passent  d’un  corps  dans  un  autre».  Il  est  le  seul,
               parmi les témoins contemporains, à tirer une telle conclu-
               sion,  mais  il  n’en  fallait  pas  plus  pour  que  de  nombreux
               exégètes et commentateurs n’en déduisent que les Gaulois

               croyaient à une métempsychose de type brahmanique.

               Le sens donné à l'information
               C’est pourtant une contre-vérité démentie par tous les tex-
               tes  et  documents  fiables  concernant  ce  sujet.  Dans  ces

               conditions, on ne peut que prendre à la lettre l’affirmation
               de  César:  les  druides  enseignent  qu’après  la  mort,  l’âme
               d’un individu se réincarne, mais dans un autre monde, cet
               Autre  Monde  tant  de  fois  décrit  dans  les  légendes  celti-

               ques,  qui  ressemble  à  cet  univers-ci,  mais  qui  est  de
               l’autre  côté.  C’est  le  sens  qu’il  convient  de  donner  à
               l’information de Diodore de Sicile: «Les âmes sont immor-

               telles et revivent un certain nombre d’années dans un au-
               tre  corps.»  Mais  pomponius  Méta  est  plus  explicite:  «Les
               âmes  sont  immortelles  et  il  y  a  une  autre  vie  chez  les
               morts.»  Cela  est  d’une  extrême  importance,  car  c’est

               l’explication  du  passage  du  druidisme  au  christianisme
               chez les peuples celtes, passage qui s’est fait sans heurt et





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