Page 91 - TOUT SAVOIR SUR LE PARLER EN LANGUES
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langage extatique ou angélique, mais tout simplement parce que
ce n’était pas du grec. Ce qui s’y disait, quoique en langues aussi
contemporaines qu’à la Pentecôte, leur était aussi inaccessible
que de téléphoner en arabe à quelqu’un qui ne comprend que le
français.
Encore à Jérusalem
En outre, et pour les mêmes raisons, on remarque qu’à la
Pentecôte certains, comme à Corinthe, n’ont pas non plus
compris ce qui s’y disait. Il est clair, d’après Actes 2, qu’il y avait
deux groupes de Juifs présents à la fête religieuse: 1) ceux qui
étaient en visite à Jérusalem (Actes 2.5), venus de quinze pays
différents et qui, outre l’araméen, parlaient l’une de ces quinze
langues; 2) les Juifs indigènes qui, forcément, ne parlaient ni ne
comprenaient aucun de ces quinze dialectes. C’était eux "les
autres" (Actes 2.13) qui se moquaient en disant: "Ils sont pleins
de vin doux". Ces Juifs autochtones qui ne connaissaient que
l’araméen n’ont pas non plus compris les langues
miraculeusement parlées ce jour-là. Au lieu de s’informer auprès
de ceux qui avaient compris, ils ont préféré tourner la chose en
dérision disant que les disciples étaient sous l’emprise de la
boisson. Ce qu’il convient de retenir c’est qu’ils auraient pu dire
exactement ce que Paul écrira environ vingt-cinq ans plus tard
aux Corinthiens: "Personne ne comprend". Et si personne ne
comprend, Paul osera les fustiger par une expression cinglante:
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