Page 23 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
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dans la lecture des textes ont suggéré la notion de réincar-
nation, mais celle-ci est inexistante.
Le Sidh est le nom gaélique qui désigne l'Autre Monde cel-
tique, il se situe à l’ouest, au-delà de l’horizon de la mer,
dans des îles magnifiques; sous la mer, dans les lacs et les
rivières où se situent de somptueux palais de cristal aux
entrées mystérieuses; sous les collines et les tertres. C’est
le séjour des dieux.
Le culte se pratiquait dans des aires sacrées appelées Ne-
meton en langue gauloise (et nemed en gaélique) dont on
trouve la trace, par exemple, dans le toponyme de la forêt
de Nevet près de Locronan (Finistère), dont la Troménie,
procession chrétienne, perpétue le souvenir d’une cérémo-
nie druidique. Il est fort probable que des monuments mé-
galithiques, tels Carnac ou Stonehenge, aient été récupé-
rés par les druides. Si à l’origine le Nemeton fut probable-
ment un endroit ouvert, il a considérablement évolué pour
devenir un enclos, de forme généralement quadrangulaire,
comprenant des édifices en bois et un puit à offrandes.
Les filid irlandais ont élaboré un système de notation, les
ogam (parfois appelée écriture oghamique), qui n’a jamais
servi à la rédaction de textes, mais à des inscriptions funé-
raires (dont 300 nous sont parvenues) ou incantatoires
gravées dans la pierre ou le bois. Attribué par la tradition à
Ogme le dieu de la magie et de l’éloquence, cet alphabet
composé d’encoches et dérivé de l’alphabet latin en asso-
ciation avec des noms d’arbres, resta cantonné à l’Irlande,
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