Page 18 - LE CHRISTIANISME CELTIQUE
P. 18
(conteur), cainte (satiriste), liaig (médecin), dorsaide (por-
tier), cruitire (harpiste), deogbaire (échanson). Le devin est
le faith, la prophétesse est banfaith ou banfile. Ollamh est
le titre le plus élevé (le sens du mot est docteur, savant)
devant l’anruth (brillant), l'oblaire étant l'étudiant (voir
Hiérarchie des filid dans l'article Barde).
Le rôle du druide dans la société
En tant que ministre de la religion, le druide procède à
tous les rites cultuels, et en particulier aux sacrifices. Si
les sacrifices humains de prisonniers de guerre sont attes-
tés, il semble cependant qu’ils étaient réservés à des cir-
constances exceptionnelles, les sacrifices animaux (che-
vaux, taureaux) ou symboliques était plus courants.
L’enseignement, c’est-à-dire la transmission orale du sa-
voir, fait aussi parti de ses responsabilités. C’est encore
César qui nous apprend «qu’un grand nombre de jeunes
gens viennent s’instruire chez eux» et que les études peu-
vent durer 20 ans; on cite le chiffre de 150 élèves pour le
druide mythique Cathbad, dans la tradition irlandaise.
Dans le contexte celtique, le domaine juridique fait parti de
la théologie et relève donc de la religion. C’est donc tout
naturellement que les druides sont à la fois juristes et ju-
ges. Le non-respect d’un contrat est sanctionné par des
peines qui sont codifiées selon la nature de la faute et le
rang des parties dans la hiérarchie sociales. Si c’est le roi
qui prononce la sanction, c’est le druide qui conseille.
Compte tenu de la primauté de son statut, du prestige at-
18