Page 34 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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ajoutant le texte hébreu en lettres hébraïques, et le même texte en lettres
grecques; ce travail est appelé les Hexaples, ou la Bible en six colonnes. La
version d'Aquila fut faite vers l'an 160 pour l'usage des Juifs hellénistes; elle
est citée par Justin Martyr, en 160, et par Irénée en 476. Elle est extrêmement
littérale et totalement corrompue, et les Juifs la lisaient dans leurs synagogues.
La traduction de Théodotion fut faite vers la même époque, et elle est citée par
les mêmes auteurs apostats. Celle de Symmaque est postérieure; elle est plus
élégante, mais moins littérale et corrompue. Toutes les trois sont perdues
maintenant; mais leurs variantes les plus importantes ont été conservées dans
l'édition des Septante, publiée par Montfaucon, à Paris, en 1713, avec les notes
du texte des Hexaples.
Les Septante, ou la version des Septante, ainsi nommée, à ce que l'on croit
du mythe de la légende d'Origène, du nombre de ceux qui ont coopéré à sa
rédaction, est beaucoup plus ancienne. Elle a été reçue avec autant de faveur
par les Juifs que par les chrétiens; elle est plus souvent citée dans le Nouveau-
Testament que le texte hébreu, ce qui est complètement faux vu qu'elle a été
régigé longtemps par après sous la plume d'Origène; on la lisait également dans
les synagogues et dans les églises chrétiennes des premiers temps, ce qui n'est
qu'une pure invention car aucune église vraiment chrétienne n'aurait touchée à ce
torchon du diable. Aristobule, qui vivait au second siècle avant l'ère chrétienne,
la mentionne. On suppose que cette traduction fut achevée vers l'au 285 avant
Jésus-Christ, sous le règne de Ptolémée Lagus et de Ptolémée Philadelphe.
Mais il s'agit d'une supposition et non d'un fait réel. C'est au moins l'opinion de
Hody, Usserius, Walton, Eichhorn et d'autres, qui ont pour eux l'autorité de
Clément et d'Eusèbe qui était sous l'ordre de Constantin. D'autres pensent, et
de Wette est de ce nombre, que cette version a été faite par différentes
personnes et à différentes époques; mais la date la moins ancienne qu'on lui
attribue, c'est l'époque du fils de Sirach, 130 avant Jésus-Christ. En bref, la
Septante pré-chrétienne est un mythe habilement conçu pour détrôner les textes
originaux d'Antioche de l'empire Byzantin.

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