Page 30 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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présente une garantie presque absolue contre tous les essais de falsification,
d'altération ou d'interpolation qui auraient pu être tentés.
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§ 14. Citations de l'Ecriture-Sainte par les auteurs ecclésiastiques des
premiers siècles. Targums. - Au moment où les manuscrits commencent à
faire défaut, une autre source d'évidence se présente qui n'est ni moins sûre ni
moins abondante; ce sont les longues et nombreuses citations des Ecritures et
les allusions directes ou indirectes à certains textes qu'on trouve dans les
écrits des Pères de l'Eglise on dans les paraphrases des rabbins. Sous ce
rapport encore, pour le dire en passant, l'infériorité des auteurs classiques est
bien remarquable; suffisantes pour établir l'âge à peu près exact d'un ouvrage,
les citations des auteurs classiques les uns par les autres n'ont presque
aucune valeur au point de vue de la correction du texte; ce ne sont, en général,
que des allusions à un fait ou à un passage et non point des citations
proprement dites, ou même, lorsqu'il y a citation, c'est d'une manière souvent
si peu exacte et si vague qu'il est impossible d'accorder une grande importance
critique au texte ainsi reproduit. Il en est tout autrement des Ecritures; elles
sont habituellement citées avec le plus grand soin dans les termes mêmes dont
se servent les écrivains sacrés, et forment le sujet, soit d'une discussion
approfondie, soit d'un enseignement pratique important.
Ainsi, nous avons au cinquième siècle les écrits de Théodoret de Cyrus en
Syrie, sur les épîtres de Paul et sur la plus grande partie de l'Ancien-
Testament. Avant lui, Cyrille d'Alexandrie avait écrit sur les prophètes et sur
l'évangile de Jean. Au quatrième siècle, les commentaires de Chrysostôme sur
tout le Nouveau-Testament, et les écrits de Grégoire de Nysse. Au troisième et
au deuxième, les ouvrages d'Origène et de Théophile d'Antioche; on en possède
encore de nombreux fragments (de Théophile, seulement en latin) par les
citations et reproductions des auteurs postérieurs. Au deuxième siècle, les
écrits §Irénée et de Clément d'Alexandrie. Mentionnons encore au quatrième
siècle les importants commentaires de saint Jérôme sur l'Ecriture et les

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