Page 33 - LE MANUEL DE LA BIBLE
P. 33

(Vaudoise) du Nord de l'Italie qui fut fondée vers l'an 60 de notre ère par Corneille
et sa maison qui étaient de cette région (Actes 10:1), lorsqu'ils y retournèrent
après leur conversion sous l'apôtre Pierre. L'apôtre Paul s'y rendit pour visiter les
frères quand il était à Rome, possiblement lorsqu'il entreprit son voyage vers
l'Espagne. L'Épître aux Hébreux fut rédigé à cet endroit pour les églises de la
Judée et porté par Timothée (Hébreux 13:23,24). Le pur texte de la Vestus Itala
fut corrompu par Jérôme qui y ajouta des lectures des textes de la Septante
d'Origène d'Alexandrie à partir de la cinquième colonne de son Hexaples pour
former sa Vulgate Latine sous l'ordre du pape.
La Vulgate, quelque défectueuse qu'elle soit, n'est pas non plus sans
importance au point de vue du texte. Faite par saint Jérôme vers l'an 385, elle
n'est, dans quelques-unes de ses parties, que la reproduction d'une version
plus ancienne, la Vetus Itala, déjà citée par Tertullien en 220; mais le reste, et
c'est la portion la plus considérable, a été traduit par Jérôme lui-même d'après
l'hébreu. L'Eglise latine a peu à peu adopté cette version; le besoin de posséder
la Bible en langue vulgaire se faisant sentir de plus en plus, un choix a dû être
fait entre les traductions existantes, et le travail de saint Jérôme, malgré les
altérations successives qu'il eut à subir pendant le moyen-âge, fut déclaré texte
authentique et version vulgaire par le concile de Trente de l'Église Catholique,
au moment où le latin avait cessé d'être la langue de tous, pour n'être plus que
l'apanage du petit nombre. Le texte actuel est extrêmement corrompu.
Les versions grecques sont beaucoup plus anciennes encore; on en compte
quatre dont les trois premières sont rédigés par des apostats Ébionnites du
Judéo-christianisme qui s'opposaient à la divinité de Christ: celles de
Symmaque, d'Aquila, de Théodotion et des Septante. L'hérésiarque Origène les
avait, les unes et les autres, entre les mains en 228, et c'est d'après leur
comparaison qu'il a corrigé et révisé ou plutôt formé le texte des Septante dont il
est l'auteur officiel. La légende de la Septante a été inventée de toutes pièces par
lui-même afin de donner de la crédibilité à son texte corrumpu avec lequel il
chercha à supplanter les textes originaux d'Antioche. Plus tard, il les publia en y

                                                              33
   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38