Page 158 - LE MANUEL DE LA BIBLE
P. 158

Le caractère de Christ, a dit un éminent écrivain, est une preuve merveilleuse
de la divinité de la Bible. L'Indou ne peut se représenter la sainteté de son Dieu
qu'en lui prêtant les abstinences, les pratiques et l'autorité qu'il admire dans
ses images vivantes. Le Socrate de Platon se compose d'éléments
essentiellement grecs; il est doué des vertus qui sont l'apanage et l'ornement
naturel du sage. Les écrits rabbiniques nous fourniraient plusieurs exemples
de l'idéal d'un docteur juif, et l'on y retrouverait l'image de ces scribes et de ces
pharisiens que condamne si formellement l'Evangile. Mais dans la vie de notre
Rédempteur nous avons un caractère qui diffère entièrement du type moral
national qu'eussent pu rêver les auteurs juifs, et du type de toutes les autres
nations connues, comme il s'éloigne aussi dans sa beauté de tout ce que
l'usage, l'éducation, la religion et le patriotisme, eussent pu faire considérer
comme le modèle du beau.
Quatre écrivains différents ont rapporté et recueilli de nombreux faits, et dans
leurs récits on retrouve une même idée fondamentale, différente de tout ce
qu'ils eussent pu voir et entendre, et nécessairement inspirée par un même
modèle. Et néanmoins ce glorieux caractère, qui n'a rien emprunté de
personne, ni Grec, ni Indou, ni Juif, qui n'a rien de commun avec les règles
ordinaires de la perfection, devient pour chaque fidèle le type par excellence de
tout ce qui est beau, de tout ce qui est bon. Il n'est l'inventeur d'aucun des
systèmes de la Grèce, et le Grec l'adore; il appartient à la caste inférieure des
pécheurs, et le brahmine le révère; il appartient aux faces pâles de l'Orient, et
l'homme rouge du Canada se prosterne devant lui.
.
§ 60. Influence de l'Ecriture sur les individus et sur la société. On est
d'accord à reconnaître que les doctrines de la Bible sont étroitement liées avec
la morale qu'elle proclame, et que dans leur ensemble elles contiennent des
motifs puissants de sanctification. Cette union du dogme et de la morale
suffirait comme base d'une apologie, et plusieurs auteurs ont insisté sur ce
fait, Fuller, Erskine, etc. (Voyez 1 Pierre, Il, 12.)
Nous nous bornerons à quelques indications sommaires. Les effets de

                                                             158
   153   154   155   156   157   158   159   160   161   162   163