Page 300 - Les jours de Noé et du Déluge
P. 300

300

L’Égypte et Athènes ont donc eu comme ennemis communs, à un
moment ou un autre de leur histoire isolée, les « Peuples de la mer
», les Perses et les Macédoniens. Entre le chef politique Solon et le
prête égyptien, la mémoire qui se véhicule est celle d’un ennemi «
de la mer », bâti sur une « île ». Parmi les trois ennemis encore en
lice, il ne reste donc que les « Peuples de la mer ». Ce qui est une
réalité somme toute sérieuse: les Perses ne sont pas attestés avant
le IXe siècle avant notre ère; quant aux Macédoniens ils
n’apparaissent dans l’histoire qu’au Ve siècle avant notre ère. Or,
Athènes a été fondée par un synœcisme vers – 800, soit en même
temps que l’empire Perse mais à des milliers de kilomètres de
distance. Quel est cet ennemi que les Égyptiens et les premiers
Grecs ont eu à combattre chacun de leur côté ? Les Philistins,
Lydiens, Phrygiens, Phéniciens, Minoens. Parmi ces « Peuples de
la mer », certains sont à éliminer du champ historique du mythe
fondateur. Les Phrygiens n’existent en Anatolie (Asie mineure) que
vers – 800 avant notre ère. Donc ils ne peuvent avoir été ce peuple
atlante narré par Platon, puisqu’ils sont concomitants de la
fondation d’Athènes, mais à des milliers de kilomètres de là. Les
Lydiens sont reconnus historiquement qu’à posteriori des
Phrygiens, et même aux dépends d’eux, en prenant leur empire
anatolien au VIIe siècle avant notre ère. Donc ils sont à éliminer
de l’hypothèse d’un peuple atlante. Ils font irruption dans
l’histoire un siècle trop tard.
   295   296   297   298   299   300   301   302   303   304   305