Page 299 - Les jours de Noé et du Déluge
P. 299

299

membres, pensent et réécrivent un cheminement originel pour
justifier l’histoire, justifier la bravoure à adopter lors des batailles,
mais justifier aussi l’adoption ou non d’un corpus de lois. A la fois
pouvoir moral et contre-pouvoir politique, le philosophe antique
est écouté de ses disciples, tout en demeurant un notable peu
fréquentable. Mais Platon reste pour l’historien, un témoin de son
temps inégalé, capable d’apporter à l’historien quelle est la
conception de l’Étranger, l’Autre, l’Ennemi, le Peuple voisin. Or,
l’ennemi commun aux membres d’un même peuple, nourrit le
mythe de la fondation de ce dernier. Les grandes civilisations
antiques sont en effet nées de la disparition d’autres plus
anciennes: Rome au détriment des Étrusques par exemple, les
Perses au détriment des Mèdes. Quels sont les ennemis
fondateurs du mythe athénien ? Les Phéniciens, Phrygiens et
Lydiens forment un « ennemi » commun à l’Athènes originelle,
sous le nom de « Peuples de la mer » (leurs incursions et pillages
sont répétés). Les Mèdes, Perses, Macédoniens de Philippe II sont
à associer à la liste des ennemis historiques d’Athènes. A ceci
faut-il ajouter la liste des ennemis de l’Égypte ancienne, puisque
notre borne d’analyse est le XVIIe siècle av. notre ère. Voilà ce que
nous trouvons donc: les Hourrites, Phéniciens, Hittites, Philistins,
Libyens, Nubiens, Assyriens, Perses, Macédoniens d’Alexandre le
Grand.
   294   295   296   297   298   299   300   301   302   303   304