Page 296 - Les jours de Noé et du Déluge
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écriture ou à son degré d’organisation en cités. Tout ce qui
précède la « période historique » est considéré comme «
préhistorique » ou « protohistorique », il s’agit pour être plus clair
de civilisations dont l’existence n’est véhiculée à posteriori que
grâce à la mémoire collective basée sur la transmission orale de
génération en génération entre des peuples qui se sont rencontré
à un moment de leur histoire, mais aussi basée sur les mythes et
légendes relayés par des penseurs ou savants tels que Platon,
Homère ou Hérodote sous la forme d’écrits essentiellement
poétiques: transformés et subjectifs (imposant le savoir et
l’opinion dudit écrivain). Il résulte pour l’historien une difficulté
d’analyse de la vérité et un risque de mener une enquête
historique biaisée à l’avance. Aucun historien au monde n’est
parvenu à décoder le Timée et le Critias de Platon avec véracité,
dans la mesure où les traces d’existence de telles civilisations
disparues, c’est-à-dire les vestiges archéologiques, ne suffisent
pas à éluder la réalité d’une existence civilisation au-delà d’un
triptyque maigre: « une présence donnée, à un lieu donné, à une
période donnée de l’histoire ». Et dans le même temps, les écrits
platoniciens ou ceux du père de l’Histoire, Hérodote, souffrent de
leur subjectivité, elle-même biaisée par une réalité dépeinte selon
ce que les ancêtres ont raconté et selon la force avec laquelle ces
savants, penseurs et écrivains décident de réutiliser le passé pour
bonifier le présent.
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