Page 298 - Les jours de Noé et du Déluge
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mais toujours pour asseoir son emprise sur les notables de la cité
antique, en les dépassant d’une surenchère historique qui
stupéfait ses contemporains jusqu’aux membres éminents de
l’Assemblée citoyenne de la cité-état d’Athènes (polis). C’est-à-dire
que ces écrits sont à juger à la lumière, faible, de la propre
subjectivité de Platon. En clair, le mythe de l’Atlantide n’engage
que Platon lui-même. Alors l’enquête historique se referme sur
cette borne historique: le XVIIe siècle avant notre ère. Le but de la
manœuvre est de mythifier la fondation d’Athènes, notamment en
justifiant sa réussite universelle aux yeux des contemporains, et
cela est passé aux temps de Platon par la mise en scène d’ «
hommes de la mer », des « Atlantes » comme ennemis redoutables
desquels ont triomphé les premiers Athéniens pour longtemps:
jusqu’à nourrir la réussite de la Cité-État d’Athènes et justifier son
rayonnement sur tout le « monde connu ». Or, Athènes est née du
synœcisme de plusieurs villages du petit « pays » de l’Attique, vers
– 800. Il faut donc réduire la parenthèse historique de l’Atlantide
entre le XVIIe siècle (éclosion de l’Égypte ancienne) et le IXe siècle
avant notre ère (fondation d’Athènes).

II. Les ennemis fondateurs du mythe.
Il n’y a pas une cité antique qui n’ait jamais tenté de mythifier ses
origines, lorsque celle-ci prend conscience qu’elle a survécue à sa
fondation tout en se voulant « empire ». C’est dans ce basculement
des consciences d’un peuple, que les plus philosophes d’entre ses
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