Page 305 - Les jours de Noé et du Déluge
P. 305

305

V. Un mythe né de la peur du surpuissant Peuple de la Mer
Minoen.
Les contacts durent jusque vers -1400, lorsque les Mycéniens
achèvent une civilisation Minoenne économiquement exsangue. La
borne temporelle de la création du mythe des Atlantes se situe
donc entre le XVIIe et le XVe avant notre ère. C’est-à-dire entre
l’éclosion de l’Égypte ancienne, civilisation à laquelle se rattache le
prêtre mentionné par Platon; et la destruction des Minoens par les
Mycéniens (le mythe cessa alors, percé à jour et foulé au pied par
les Mycéniens). Que Jacques-Yves Cousteau ait raison ou tort en
pensant faire de l’ancestrale Crête minoenne, l’Atlantide, ou que
les experts ait raison ou tort en faisant de Gibraltar le lieu de
l’engloutissement du peuple de l’Atlante, il ne reste pas moins que
la thalassocratie minoenne était maîtresse de la Méditerranée
jusque -1400 et que l’ensemble des Phéniciens, Lydiens,
Phrygiens et des colons grecs d’Italie du Sud, Afrique du Nord
sont tous issus du berceau de civilisation et de la zone
d’émancipation géographique des Minoens ancestraux. Minoens et
Mycéniens étaient issus d’un même peuple indo-européen, et
leurs descendants athéniens ont bâti toute leurs peurs et doutes
sur un mythe salvateur, capable de nourrir une histoire, une
politique, une destinée. Un cheminement de mémoire collective
tout-à-fait courant: prenez cette fameuse guerre de Troie dont le
souvenir fait des Grecs les vainqueurs héroïques, alors qu’une fois
de plus les ennemis Troyens abattus, étaient bien des
   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310