Page 78 - La Guerre Sainte par John Bunyan
P. 78
vous ramener à son obéissance: par la douceur si vous acceptez sa
clémence, par la force, si vous la rejetez. N'imaginez pas, et ne lais-
sez pas le séducteur vous persuader que le roi Shaddaï n'a pas les
moyens de vous réduire. « C'est Lui le Commencement et le Créa-
teur de toutes choses; c'est Lui qui touche les montagnes et elles
fument. » Le jour de la clémence ne durera pas toujours; devant le
Roi s'avance sûrement le jour embrasé de la Colère pour tous les
rebelles.
« Est-ce peu pour toi, Cité de l'Âme, que mon Roi te tende le
sceptre d'or malgré toutes les provocations ? Saisis-le, et vis... Au-
cune rançon ne pourrait te racheter: ni tes richesses, ni ton or, ni
tes forces. Si tu rejettes la clémence de ton Roi, le jugement t'at-
teindra; il vient avec le feu, avec des chariots comme des tourbil-
lons, tu connaîtras le poids de sa colère; il vient avec des flammes
de feu pour juger et rien ne pourra te sauver du juste châtiment.
[Tandis que parlait le Chef Exécution, quelques personnes observè-
rent que Diabolus tremblait]. « Ô malheureuse cité de l'Âme, dit en-
core le Chef Jugement, n'ouvriras-tu pas la porte aux envoyés du
Roi, à ceux qui se réjouiraient de te voir vivre... Boirais-tu comme
on boit du vin nouveau, et jusqu'au fond, la coupe de sa colère qui
est préparée pour le Diable et ses anges ? Réfléchis pendant qu'il en
est temps. »
Alors se leva le noble capitaine Exécution et il dit: « O toi, Ville de
l'Âme, autrefois fameuse, aujourd'hui comme un buisson stérile, au-
76