Page 82 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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avoir réduit ses possesseurs légitimes à la fuite par vos menaces ou

               vos flatteries. Mais ce n'est pas la Ville de l'Âme qui tombera dans

               vos pièges.



               « Ma conclusion est celle-ci: nous n'avons pas peur de vous, nous

               ne vous craignons pas, nous refusons d'obtempérer à vos somma-

               tions. Nos portes resteront fermées. Vous n'entrerez pas chez nous,

               et nous « ne tolérerons pas que vous campiez plus longtemps de-


               vant notre Cité. Les citoyens doivent vivre en paix, votre présence

               est pour eux une cause de trouble; aussi levez le camp le plus tôt

               possible.  C'est  là  mon  conseil,  décampez  promptement,  armes  et

               bagages, ou l'on tirera sur vous. »



               Le  Seigneur  Volonté  ajouta  qu'on  donnait  aux  assiégeants  trois

               jours pour plier bagages et disparaître, ou ils apprendraient à leurs

               dépens que c'était chose grave que de réveiller le lion Diabolus qui

               s'était installé dans la Cité de l'Âme. » Enfin l'Archiviste M. Oublie le

               Bien  vint  à  son  tour  dire  son  mot  à  l'armée  assiégeante:  « Mes-

               sieurs, dit-il, remarquez avec quelle bonté, quelle douceur nos Sei-

               gneurs ont répondu à vos discours sans aménité et pleins d'aigreur.

               J'entends qu'ils vous laissent libres de partir en paix ! Profitez de


               leur  bonté  et  décampez.  Nous  aurions  pu  vous  tomber  dessus  et

               vous faire sentir la pointe de nos épées. Mais nous aimons nos aises

               et  la  tranquillité,  c'est  pourquoi  nous  préférons  éviter  de  molester

               les autres. »



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