Page 45 - Le seul vrai Baptême
P. 45

par la permanence de l’amour sacrificiel qui est le plus grand don que nous puissions avoir (1
Corinthiens 13:13), car le renoncement à soi est la révélation de Christ en nous et en sa Parole écrite.
Les reproches de Paul sont justifiés, car chacun se pressait de prendre son repas en particulier afin de
ne pas partager avec ceux qui n’avaient rien (1 Corinthiens 11:21,22). Le partage est la conséquence
directe et logique du renoncement, il est l’évidence de la Présence de Christ en action, le témoignage de
la mort et de la résurrection de Christ qui, par son ascension, est venu habiter en nos cœurs par l’Esprit
de sa Brillante Présence. Le refus de partager porte des conséquences désastreuses et n’est
point acceptable dans le corps de Christ. En se référant à la Pâque que le Seigneur célébra avec
ses disciples, Paul souligna dans le chapitre 11 de 1 Corinthiens l’importance capitale du renoncement
en montrant qu’il fut un commandement direct du Seigneur (1 Corinthiens 11:23-25) qui avait renoncé
à toutes choses pour nous. C’est en effet par le renoncement que «nous annonçons la mort du
Seigneur», car le renoncement est une mort en soi-même, et le partage en est l’évidence aux yeux du
monde (1 Corinthiens 11:26; Jean 13:35). «C’est pourquoi» celui qui participe au renoncement de
Christ en offensant les frères «est coupable envers le corps et le sang du Seigneur.» (1 Corinthiens
11 :27), car il «ne discerne point» que nous sommes «le corps du Seigneur» (1 Corinthiens 11:29) par
la Sainte Présence de Christ en chacun de nous. Le refus de partager dans l’église des Corinthiens fut la
cause pour laquelle il y avait «beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont
morts» (1 Corinthiens 11:30). «C’est pourquoi», lorsque les frères s’assemblent, ils doivent s’attendre
(1 Corinthiens 11:33), c’est à dire qu’ils doivent compter sur l’un et l’autre dans l’entre aide
mutuel pour donner l’évidence de l’union mystique en chacun d’eux. Sans entre aide plusieurs
frères et sœurs sont condamnés à la misère, à la pauvreté, à la privation, à la détresse, et même
périssent par l’attitude abominable et scandaleuse de ceux qui refusent de partager. C’est ici, en effet,
que se trouve le vrai repas du Seigneur dans le renoncement à soi pour Christ et le partage entre les
frères. Celui qui n’y convient point ne fait pas parti du corps de Christ, et ce n’est point en mangeant un
morceau de pain ou en buvant une coupe de vin que sa condamnation va être enlevée.

Étant conscient maintenant que le vrai Repas du Seigneur n’est pas un sacrement ou une ordonnance
de manger un morceau de pain et de boire une coupe de vin, la question surgit: «Existe-t-il un danger
quelconque si un chrétien, en connaissance de cause de ce qui vient d’être dit, participe quand même
au pain et au vin avec des frères d’une même foi qui en n’ont aucune connaissance?». Il est évident
que l’on ne peut dire à un chrétien de «ne pas manger, de ne pas goûter, ou de ne pas
toucher» (Colossiens 2:22), mais dans ce domaine il doit exercer beaucoup de discernement. S’il n’a
pas de discernement qu’il se prive, car il ne sait pas reconnaître encore le vrai corps de Christ, c’est à
dire qu’il n’a pas la capacité de savoir qui sont les vrais chrétiens et qui ne le sont pas. Mais pour un
chrétien bien avisé, il n’y a aucun danger du temps qu’il déclare sa conviction ouvertement et affirme
qu’il participe seulement à une tradition et non au vrai Repas du Seigneur. Il a la responsabilité de ne
pas trahir ses convictions et d’induire en erreur ceux avec qui il se trouve. S’il craint de déclarer sa
conviction qu’il se retire, car pourquoi voudrait-il recevoir une condamnation pour un morceau de pain
et une coupe de vin. Aussi avec les frères il doit partager le pain de la vérité ou s’abstenir et se
dissocier de ceux qui ne mangent pas du même pain. S’il a faim, qu’il mange chez-lui son propre pain
et boive son propre vin, et ainsi il en récoltera des bénédictions. Mais dans une assemblée de frère où
l’amour sacrificiel est en action, s’il en advient que de temps en temps par méconnaissance ils
partagent littéralement le pain et le vin, que le chrétien bien avisé y participe s’il le désire, mais sans
oublier de déclarer la vérité sur le sujet, car le pain que nous mangeons est le pain de la vérité. Non
d’imposer son point de vue, mais de partager sa conviction dans la douceur de l’Esprit, dans la sagesse
et dans l’amour, car Christ est celui qui nous dirige et nous instruit dans ses voies. Les sacrements ou
ordonnances sont des traditions qui n’ont «qu’une apparence de sagesse dans un culte volontaire, et
dans une certaine humilité charnelle» (Colossiens 2:22,23), qui ne conviennent point à la liberté de la
grâce que nous avons en Christ. Mieux que cette tradition soit abolie totalement, qu’elle soit
   40   41   42   43   44   45   46