Page 146 - Aberrations trinitaires du dieu à trois faces
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qui est de leur essence”, et que “comparé au Père, [le
         Fils] est une très petite lumière”.
Les Pères de l’Église des quatre premiers siècles furent
tous grecs et platoniciens. L’école d’Alexandrie, fondée par
un nommé Marc, auquel succédèrent Athénagoras, Clément,
Origène, fut le centre de la philosophie pseudo-chrétienne.
Platon était regardé par tous les Grecs d’Alexandrie comme
le maître de la sagesse, comme l’interprète de la Divinité. Si
les prétendus chrétiens du Concile de Nicée n’avaient pas
embrassé les dogmes de Platon, ils n’auraient jamais eu
aucun philosophe, aucun homme d’esprit dans leur parti,
mais surtout il n'aurait jamais eu de dogme sur la Trinité
pour renverser la révélation biblique.

Il y a d’abord chez Platon une espèce de trinité qui est l’âme
de la matière; voici ses paroles: «De la substance indivisible,
toujours semblable à elle-même, et de la substance divisible, il
composa une troisième substance qui tient de la même et de
l’autre.» Hâtons-nous de venir à une seconde trinité: «L’être
engendré, l’être qui engendre, et l’être qui ressemble à
l’engendré et à l’engendreur.» Cette trinité est assez
formelle; et les Pères ont pu y trouver leur compte. En
lisant tout Platon, on s'aperçoit de quelque ombre de la

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