Page 70 - Les jours de Noé et du Déluge
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s’applique à des termes imagés. Si l’arbre de la vie et son fruit
sont interprété littéralement (d’une manière physique ou
matérielle), il existait ou existerait encore un fruit que nous
pourrions manger et par lequel nous pourrions obtenir la vie
éternelle. Ainsi par un littéralisme exagéré nous tomberions dans
l’hérésie du salut par les œuvres. Le fait que l’arbre de la vie et
l’arbre de la science du bien et du mal sont au milieu du jardin,
nous indique qu’ils sont placés dans le centre de l’existence de
l’homme, c’est à dire qu’ils sont des caractéristiques spirituels que
Dieu a fait germé dans le cœur de l’homme dans le but d’affermir
sa conscience ou perception de son existence. Nous voyons ainsi
que ces arbres sont figurativement des garanties qui assurent
l’exécution du commandement de Dieu pour la jouissance et la
protection de l’homme. Ceci est encore plus évident du fait que
dans le Hébreu, le mot arbre ou «ÊTS» qui provient de la racine
«ATSÂH» signifie «rendre ferme, assurer, garantir». L’essence du
terme nous indique que ces assurances (la vie, ainsi que la
connaissance du bien et du mal) sont contractuelles et que
l’homme avait l’obligation et la responsabilité de préserver la
qualité de l’existence dans laquelle Dieu l’avait placé (Genèse 2
:15). Sans négliger que la chute fut prédestinée, le
commandement de Dieu de ne pas manger de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, fut le moyen par lequel Dieu
éprouva l’obéissance de l’homme afin de le rendre conscient de ses
limitations de créatures. Puisque Dieu ne chercha point à justifier
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