Page 71 - Les jours de Noé et du Déluge
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ni à expliquer cette prohibition, Adam devait montrer sa volonté
de se soumettre à la volonté de Dieu par une obéissance explicite.
Il devait soit allouer Dieu de déterminer pour lui ce qui était bien
et ce qui était mal, ou entreprendre cela par lui-même, renversant
ainsi la souveraineté de Dieu en déterminant son propre destin.
En mangeant le fruit de l’arbre l’homme cherchait ainsi à devenir
comme Dieu, il se fit lui-même son propre dieu. En d’autres mots,
par la chute l’homme créa Dieu à son image. Pour ce qui est du
fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il est évident
que ce n’est pas un fruit littéral. Mais quel fut ce fruit, ou plus
précisément, quel fut l’avantage de l’assurance ou de la garantie
du commandement de Dieu? Clairement le fruit fut
l’indépendance de Dieu, l’autonomie ou la souveraineté de
l’homme, la valorisation de son choix prétendument libre. Mais
puisque Dieu est la vie, l’indépendance de Dieu est la mort, et
c’est exactement cela qu’assura le commandement (Genèse 2 :17).
Le principe essentiel de la chute est que nous sommes tous
présentement des morts vivants, car l’homme a préféré la mort
au-dessus de la vie, et ses dispositions ne sont que corruption en
toutes choses car elles sont toutes issues de l’égarement de notre
indépendance face à Dieu qui est notre seul Souverain.

Nous voyons ainsi que la vraie liberté se trouve uniquement en
demeurant dans la grâce de Dieu qui prend soin de tous nos
besoins; faire autrement a pour résultat la mort physique,
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