Page 89 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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dération par quiconque prétend servir Shaddaï. Tous les Chefs et
moi nous refusons avec dédain et nous rejetons vos misérables pro-
positions que nous considérons comme une honteuse iniquité.
« Mais, ô Cité de l'Âme, si tu veux te rendre à nous, ou plutôt à
notre Roi, si tu veux avoir cette confiance qu'il t'imposera les condi-
tions de paix les meilleures, c'est-à-dire celles qui te seront le plus
avantageuses, alors nous pourrons te recevoir et faire la paix. Mais
si tu ne veux pas te reposer en Shaddaï, si tu refuses de te confier
en Lui, alors rien n'est changé, et nous savons ce qu'il nous reste à
faire. »
Alors le Maire, M. Incrédulité, se hâta de répondre à Boanergès:
« Qui donc, étant libre, serait assez fou pour passer à l'ennemi, et
cela sans condition ! Certainement pas moi, dit-il ! Connaissons-
nous ton roi, son caractère ? Quelques-uns parlent de sa colère,
d'autres de sa sévérité, d'autres assurent qu'il réclame au delà de
ce qu'on peut fournir ! » Puis se tournant vers les habitants, il ajou-
ta: « Prends garde, Cité de l'Âme, à ce que tu vas décider. Quelle
folie ce serait de te rendre sans conditions ! Si tu cèdes, tu te
donnes à un autre, donc tu ne t'appartiens plus. Se donner ainsi à
quelqu'un qui prétend exercer une autorité sans limites serait la
plus grande des folies. Car aujourd'hui vous pouvez vous repentir,
mais vous ne pouvez pas vous plaindre avec justice. Si vous vous
donniez à Lui, savez-vous seulement qui serait exécuté, qui aurait la
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