Page 71 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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dards empoisonnés, des traits enflammés, des flèches, la mort,
armes excellentes qui fauchent l'armée ennemie. »
Tous les habitants de la Cité de l'Âme furent armés de pied en cap
et reçurent des munitions abondantes. Ceci fait, Diabolus déclara
que si vraiment Shaddaï attaquait la ville, et si celle-ci supportait
victorieusement le premier choc, nul doute qu'avant longtemps le
monde entier ne lui fût soumis, à lui Diabolus. Alors il ferait des ci-
toyens de l'Âme, des rois, des princes, et des capitaines. La garde
fut doublée aux portes, les citoyens s'exercèrent au combat, les
chants de guerre retentissaient, chants qui exaltaient le tyran, et le
courage des guerriers.
L'avant-garde des armées du roi Shaddaï forte de quarante mille
hommes, tous fidèles, et conduits par quatre capitaines choisis
parmi les plus vaillants se préparait à partir pour la grande ville de
l'Âme. Il avait semblé préférable à Shaddaï de ne pas envoyer im-
médiatement son Fils, mais de laisser aller d'abord ses serviteurs
pour qu'ils prissent contact avec la Cité rebelle. Généralement, dans
toutes ses guerres, Shaddaï envoyait cette avant-garde dont les
chefs étaient braves et vaillants, Habitués à la dure, ils avaient sous
leurs ordres des hommes de la même trempe qu'eux. Chacun des
Chefs reçut une bannière qui devait rester déployée pour indiquer
l'excellence de la cause du roi Shaddaï et ses droits sur la Cité de
l'Âme. La bannière du Chef Boanergès était portée par l'enseigne
Tonnerre dont les couleurs étaient noires; sur l'écusson: trois éclairs
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