Page 102 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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resplendissait  comme  le  soleil;  celles  des  chefs  étaient  d'acier  et

               avaient  des  reflets  éblouissants.  Sur  l'ordre  du  Père,  l'armée  était

               munie de quarante-quatre béliers et de douze frondes; celles-ci d'or

               pur.  Lorsque,  enfin,  l'armée  se  mit  en  marche,  lorsque  les  trom-

               pettes sonnèrent, et quand les bannières déployées flottèrent au

               vent,  ce fut un spectacle  unique, magnifique.  Le  voyage  fut assez

               long, et la joie fut grande lorsque l'Armée de secours  ne fut plus

               qu'à une lieue des murs de la Ville d'Âme. Alors elle s'arrêta, et les


               chefs  de  l'armée  assiégeante  vinrent  donner  à  Emmanuel  les  der-

               nières nouvelles. Puis on se remit en marche, et les soldats qui

               avaient fait la campagne saluèrent les nouveaux arrivants avec des

               hourras d'allégresse. Ces cris, ces vivats sortant de milliers de poi-

               trines ébranlèrent l'air et jusqu'à la terre, et Diabolus en ressentit

               une frayeur épouvantable.



               L'armée  d'Emmanuel  vint  jusqu'aux murs  de  la  Cité  et  l'environna

               de toutes parts, alors que la première armée n'avait fait qu'assiéger

               les  portes.  Où  qu'Anne  d'homme  tournât  les  yeux,  c'était  un  dé-

               ploiement de forces. Des travaux avaient été édifiés de deux côtés:

               d'un côté le mont Faveur, de l'autre le mont Justice. Des terrasse-

               ments de moindre envergure étaient menés de front: l'avancée de


               la  Vérité,  les  terrasses  de  Point  de  Péché.  On  y  plaça  plusieurs

               frondes.  Cinq  des  plus  puissants  béliers  furent  placés  sur  le  mont

               Écoutez qui se dressait en  face la porte de l'Ouïe pour l'obliger à

               s'ouvrir.  Témoins  de  tous  ces  préparatifs,  les  citoyens  remplis  de

               terreur ne savaient plus que faire ni à qui recourir.
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