Page 105 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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que par ruse et mensonge. Si ces pratiques sont admises à la Cour
du roi Shaddaï où tu dois être jugé, alors tu as vraiment droit de
conquête sur la ville. Mais quel démon, quel tyran ne pourraient
comme toi, faire de cette manière, des conquêtes sur l'Innocence...
Tu as représenté mon Père comme un menteur et un méchant, tu
l'as odieusement calomnié, tu as entraîné l'Âme à ta suite en lui
promettant le bonheur, la dressant contre Shaddaï, contre ses en-
voyés, contre moi. Or tu savais par ta propre expérience que tu
l'entraînais à sa ruine ! Tu as vilipendé mon Père. N'est-ce rien que
tout cela ? Je suis venu pour venger le tort que tu as fait au roi
Shaddaï, pour punir les blasphèmes dans lesquels tu as entraîné les
citoyens de la ville. Que tout ceci retombe sur ta tête !
« Tu refuses de reconnaître mes droits sur la ville de l'Âme. Tu sais
cependant qu'elle m'appartient, que mon Père l'a construite et que
je suis son héritier. Elle m'appartient de ce chef; 2° Mon Père me l'a
donnée; 3° Je l'ai rachetée à grand prix. La ville avait transgressé la
loi de mon Père et méritait la mort. Or si les cieux et la terre pas-
sent, la Parole de mon Père ne peut être révoquée. Aussi lorsque les
temps furent accomplis, je me suis donné en rançon pour la ville.
J'ai livré mon corps à la mort en sa faveur, j'ai donné mon âme pour
que la sienne vive, et mon sang fut versé pour elle. C'est ainsi que
j'ai racheté ma ville bien-aimée. Ainsi sont accomplies la Loi et la
Justice de mon Père, et j'ai son approbation pour la délivrance et la
guérison de la Cité de l'Âme... J'ai aussi un message pour elle... »
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