Page 140 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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divine.
Tout le monde reconnaissait, aux jours du Seigneur, la complète suffisance de
cette preuve (Jean,VII, 31; III, 2). Les miracles établissaient, pour ceux qui en
étaient témoins dans un esprit sincère et pieux, la conviction que Jésus était
bien le Messie (Jean,VI, 11; II, 11); et de même, le récit de ces miracles, l'exposé
des doctrines en confirmation desquelles ils étaient faits, doit produire en ceux
qui le lisent ou l'entendent la foi qui sauve (Jean,XX, 30, 31).
Mais, dira-t-on, ne pourrait-il pas avoir essayé de tromper le peuple? - Et
comment l'aurait-il fait? Il se présentait enseignant une religion nouvelle, au
milieu de nombreux ennemis. Il faisait ses miracles en public. Les sens
suffisaient pour en faire justice s'ils étaient faux. Ses adversaires le
surveillaient de près (Jean, IX). Et pourquoi l'aurait-il fait ? Il prévoyait et
annonçait sa mort. Il promettait à ses disciples des persécutions et des
souffrances; il recommandait et pratiquait lui-même une complète sainteté.
Ne se serait-il pas séduit lui-même? Mais d'où viendraient alors la sobriété et la
sainteté de ses préceptes, l'effrayante fidélité de ses avertissements, le
contraste entre ses enseignements et les espérances de ses compatriotes? Rien
en lui ne trahit un enthousiasme irréfléchi.
Ses prédictions ne tardèrent pas à se réaliser. Il mourut sur la croix, et la
plupart de ses apôtres scellèrent leur témoignage de leur sang et supportèrent
noblement l'épreuve.
Pour se refuser à l'évidence de la preuve tirée des miracles, il faut admettre un
miracle plus grand que tous ceux-là. Si Christ n'est pas le Fils de Dieu, ce n'est
plus qu'un paysan juif changeant la religion du monde, réalisant dans l'histoire
de sa vie l'accomplissement de prophéties anciennes, proclamant une morale
de l'ordre le plus pur, aussi différente des enseignements traditionnels de ses
compatriotes que supérieure aux préceptes de la philosophie païenne,
supportant d'intenses douleurs avec une sérénité inouïe et obtenant de ses
sectateurs de se soumettre à des persécutions sans nombre, plusieurs d'entre
eux même à une mort cruelle, pour attester la réalité, non d'une doctrine, mais
du prétendu fait de sa miraculeuse résurrection. Nous avons ensuite ces

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