Page 18 - ORIGINE BIBLIQUE DE L'HOMME
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la cosmogonie biblique, malgré les plus frappantes ressemblances
dans la forme extérieure. Chez les Chaldéens nous avons la
matière éternelle organisée par un ou plusieurs démiurges qui
émanent de son propre sein, dans la Bible l’univers créé du néant
par la toute-puissance d’un Dieu purement spirituel.
Ce qui est remarquable, ce sont les différences apportées par les
récits bibliques: au lieu d’une espèce de généalogie cosmique où
dieux et cosmos sont finalement liés ensemble, la Bible d’emblée
établit la distinction entre le divin et le créé, entre Dieu et la
création. Le monde n’est pas créé à partir de Dieu, comme une
émanation plus ou moins dégradée de la divinité, mais «à partir
de rien» (ex nihilo en latin). L’homme n’est pas un morceau
de Dieu revêtu d’une forme de second degré, il est appelé
à être alors qu’il n’était pas, et il paraît en pleine maturité
sans passer par les phases naturelles de la naissance et de
la croissance de l'être. Ce fut ainsi au début pour toute la
création, tout fut créé parfait. On comprend, sans avoir besoin
d’être un grand philosophe, que l’idée de création établit une
subordination de l’homme à Dieu, il a été créé comme son
serviteur et son représentant. Il n'était donc pas autonome
et la notion du libre-arbitre de sa nature humaine était
dormante en lui avant la chute dans le jardin d'Éden. La
création n’est pas la liberté, comme un très grand nombre se
l'imaginent faussement dans leur rébellion contre Dieu, elle est la
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