Page 278 - dictionnaire westphal
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livre (voir plusloin) rend cette explication peu probable. Il faut donc admettre, àdéfaut

     d'une explication plus satisfaisante, ou bien la perte desdernières lignes de l'ouvrage,
     ou bien une interruption du travailcausée soit par le désir d'ajouter un troisième tome,
     soit par desmotifs d'ordre politique, une condamnation de Paul cadrant trop malavec
     le souci d'atténuer le plus possible la responsabilité desRomains, ou encore d'ordre
     ecclésiastique (voir O. Cullmann dans  Rev. Strasb.  1930, p. 294).DATE DE LA

     REDACTION DE L'OUVRAGE PAR L'AMI DE THEOPHILE.Elle doit être postérieure à la
     rédaction du 3 e évangile par le mêmeauteur, celle-ci étant généralement fixée entre 70
     et 80. D'autrepart, l'auteur ignore encore le recueil des épîtres pauliniennes quisont

     déjà connues  par Clément Romain, c-à-d. peu après 90. On peutdonc  s'arrêter
     approximativement à l'an 85. Cette date devrait êtreavancée malgré tout d'une dizaine
     d'années, s'il était prouvé quenotre livre a utilisé les oeuvres de l'historien Josèphe.
     Mais lesressemblances (il  s'agit surtout des pseudo-Messies Theudas et Judasle
     Galiléen, dont il est question dans des termes analogues Ac5:36-37 et Jos Ant., XX,

     5:1 - 2) s'expliquent mieux parl'hypothèse d'une source commune (voir Goguel, Act., p.
     117-129). Quant au lieu de la composition et à la résidence dudestinataire--qui n'est
     connu que de nom--nous n'en savons rien.VALEUR HISTORIQUE.La valeur historique

     du livre a été appréciée très différemment. Ilfaut se garder de porter un jugement en
     bloc. La question doit aucontraire être posée pour chaque péricope en particulier, vu
     que lavaleur d'un renseignement dépend, comme dans le 3 e évangile, dansune large
      mesure des sources utilisées.  En ce  qui concerne Paul, elleest  naturellement
     particulièrement haute pour le récit de voyage à lapremière personne, ainsi que pour

     les détails concordant avec letémoignage des épîtres pauliniennes, et notoirement
     faible pourtoutes  les parties contredisant celles-ci.  Pour les autres péricopes, nous
     disposons d'un bon critère:  unfait,  une coutume ou une idée est d'autant mieux
     assuré qu'ilcontredit l'état de choses présupposé par la théologie etl'apologétique des

     générations postérieures. C'est  pourquoi lesrenseignements sur les  succès de
     missionnaires ou de chefs d'Églisesn'appartenant pas au collège des Douze (Jacques
     frère de Jésus,Etienne, Philippe, etc.) sont, sous réserve du jugement sur lesdétails,
     particulièrement dignes d'attention; de même des récits surle baptême par l'Esprit

     distingué du baptême par l'eau. Il en est demême des textes contenant les jugements
     relativement favorables surdes gnostiques (Simon dans le premier récit sur la mission
     enSamarie, Ac 8:4-17) ou des baptistes (Apollos et sescoreligionnaires, Ac 18:24-19:7).
      C'est  pour la  même  raison  quedes discours  ou des récits  soulignant l'attente  de  la

      parousie  prochaine  du Seigneur, ou impliquant  la  croyance à la  légitimitéd'un
      prophétisme  indépendant de  toute  autorité  ecclésiastiqueextérieure,  ou contenant
     l'aveu d'une attitude méfiante des chrétiensde Jérusalem à l'égard de la mission en
     terre païenne, appartiennent,en général, à des couches plus anciennes que celles où

     desconceptions opposées s'accusent. Judicieusement utilisé,  le second tome de
     l'ouvrage de Théophilepeut donc, comme d'ailleurs le premier, fournir des
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