Page 49 - La Parole était AVEC Dieu
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à Jésus une dimension divine. C'est en effet ce que la préposition
française « de » nous indique dans l'expression « Fils de Dieu ».
Cette préposition française, utilisée par les traducteurs du Nouveau
Testament, établit clairement une distinction entre le Fils et
Dieu, elle indique aussi un départ et une séparation d'avec la
source primaire, mais elle ne précise en aucune façon que Jésus soit
Dieu lui-même. Dans la théologie chrétienne, elle est utilisée aussi
pour établir une filiation et une relation entre deux êtres distinctes,
le Père et le Fils, mais regardée d'une perspective purement
humaine, car dans un sens charnel être fils signifie nécessairement
être engendré par un père. Ainsi on donne à Dieu des
caractéristiques humains dans le but de le comprendre, c'est à dire
que l'homme créé Dieu à sa propre image, selon sa propre
imagination, brisant ainsi le deuxième commandement qui interdit
cette notion (Ex 20:4). Cette idée n'est pas nouvelle, elle détient
aussi des rapports étroits avec la mythologie des anciens peuples
dans laquelle nous trouvons un père divin et éternel, une mère
humaine et mortelle, et un fils semi-divin et semi-mortel. Ainsi
l'expression « Fils de Dieu », connue depuis l'aube des temps, ne
nécessite aucunement que le Fils soit Dieu, elle indique plutôt, tout
comme dans la mythologie, qu'il serait un héro du peuple regardé
comme un demi-dieu. Créée par les traducteurs pour maintenir leur
idéologie d'un concept divin hautement spéculatif de distinctions
d'existences, cette expression ne se rapporterait pas à Jésus seul.
Les chrétiens ne sont-il pas, d’une certaine manière, des « enfants
de Dieu », voire des « fils de Dieu » ? (cf. Lc 20:36 par exemple).

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