Page 570 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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ans (XXXVIII, 5-9), et ces oracles, en se réalisant aux yeux des contemporains,
ne pouvaient que consolider l'autorité du prophète, cri constatant qu'il était
bien l'envoyé du Tout-Puissant.
Les leçons morales abondent également dans Esaïe. Des oracles aussi
remarquables, comme preuve de l'intervention divine et de l'inspiration d'en
haut, ne sont pas moins remarquables comme manifestation des volontés de
l'Eternel, et de sa juste et jalouse sévérité envers ceux qui négligent son
alliance. Les Juifs étaient fiers de l'Egypte, leur gloire, et ils se confiaient en
l'Ethiopie, leur espérance. Dieu frappera l'une et l'autre, pour faire comprendre
aux Juifs leur folie de s'appuyer sur eux et de chercher du secours chez ceux
qui sont réellement pour eux des ennemis. Les oracles contre Edom et contre
Babylone devaient encourager et fortifier les Juifs pieux au milieu des
calamités dont leur patrie était menacée, et leur rappeler que les péchés
finissent toujours par être frappés de la colère de Dieu, quelque longue qu'ait
pu être sa patience. Les cruautés, les impuretés, les crimes des nations
païennes sont suffisamment connus, et sont partout et toujours condamnés.
Mentionnons encore l'orgueil condamné en Babylone et en Moab, en Tyr et en
Ephraïm (XIV, 13; XVI, 6; XXIII, 9; XXVIII, 3); la convoitise, le luxe et la
sensualité en Juda (V, 8, 20); la recherche de tous les plaisirs mondains à
Jérusalem et à Babylone (XXII, 13; XLVII, 8); l'orgueil spirituel et l'incrédulité
partout.
Abstraction faite même des prédictions proprement dites, le livre &Esaïe reste
donc un des plus importants et des plus riches en enseignements salutaires
que renferme pour nous la révélation.

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