Page 152 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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SECTION III. - Evidences des Écritures. (Suite)
.§ 58. Preuves morales. - Si la Bible n'est pas ce qu'elle prétend être, le livre
de Dieu, elle ne peut être qu'une fable artificieusement composée. On se
demande donc laquelle de ces deux suppositions est la plus probable. Quoiqu'il
semble au premier abord que l'esprit humain ne soit guère compétent pour
déclarer à priori ce qui doit être une révélation de Dieu, cependant, dans les
formes dans lesquelles la question est posée, il est facile de décider si les
enseignements de l'Ecriture peuvent être attribués à l'enthousiasme ou à
l'imposture. C'est une question que chacun peut résoudre, quoiqu'elle exige
sans doute de l'expérience, la connaissance du monde et surtout une
connaissance exacte des Ecritures.
1° Remarquons d'abord l'extrême importance que la Bible attache à la sainteté.
Si l'on en juge par tous les systèmes religieux inventés par les hommes, une
religion humaine aurait employé toutes ses forces à l'établissement
d'observances cérémonielles, on bien elle aurait exigé de ses adhérents des
services sérieux, des sacrifices réels à son profit, en expiation de leurs fautes et
de leurs dérèglements. Le mahométisme assigne dans le ciel la place d'honneur
à ceux qui combattent et meurent pour le défendre. L'indouisme accorde les
plus hautes récompenses à ceux qui se distinguent le plus par des actes
extérieurs de dévotion. Une tradition juive porte que tous les Juifs, par le fait
de leur naissance, seront sauvés. L'Ecriture, au contraire, place tous les
hommes en présence d'un être d'une sainteté infinie, devant lequel les
caractères les plus nobles et les plus élevés ne sont que péché et corruption
(Job, XL, 4. Esaïe, VI, 5. Dan., IX, 4. 1 Tim., I, 15). Elle déclare, en outre, que
rien de ce que nous pourrions faire par actes ou par paroles pour la cause de
Christ ne suppléera jamais ce qui nous manque en vertu personnelle. Ceux
même qui auront prêché au nom de Christ seront repoussés s'ils ont été des
ouvriers d'iniquité, et la connaissance de la vérité, la profession de la foi ne font
que rendre la sainteté chrétienne un devoir plus indispensable et plus
impérieux.
2° Les devoirs moraux enseignés par la Bible sont d'une telle nature qu'il est

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