Page 44 - ORIGINE BIBLIQUE DE L'HOMME
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jardin d’Éden était placé au milieu d’une plaine délicieuse,
couverte de verdure, qui s’étendait sur le sommet d’une haute
montagne, et formait, en la couronnant, un rempart
inaccessible... Au milieu de ce charmant paysage, un jardin,
encore plus délicieux, avait eu Dieu lui-même pour ordonnateur.
Il avait fait sortir de ce fertile sein tous les arbres les plus propres
à charmer les yeux, à flatter l’odorat et le goût. Au milieu d’eux
s’élevait l’arbre de la vie, d’où découlait l’ambroisie d’un or
liquide. Non loin était l’arbre de la science du bien et du mal, qui
nous coûte si cher; arbre fatal dont le germe a produit la mort !...
Que n’était-il possible à l’art de décrire cette fontaine de saphir,
dont les ruisseaux argentins et tortueux, roulant sur des pierres
orientales et sur des sables d’or, formaient des labyrinthes infinis
sous les ombrages qui les couvraient, en versant le nectar sur
toutes les plantes, et nourrissant des fleurs dignes du paradis !
Elles n’étaient point rangées en compartiments symétriques, ni
en bouquets façonnés par l’art. La nature bienfaisante les avait
répandues avec profusion, sur les collines, dans les vallons, dans
les plaines découvertes qu’échauffaient doucement les rayons du
soleil, et dans ces berceaux où des ombrages épais conservaient
pendant l’ardeur du jour une agréable fraîcheur. Cette heureuse
et champêtre habitation charmait les yeux par sa variété: la
nature, encore dans son enfance, et méprisant l’art et les règles y
déployait toutes ses grâces et toute sa liberté. On y voyait des
champs et des tapis verts admirablement nuancés, et environnés
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