Page 112 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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rant d'avoir le dessus, il donna à ses officiers les ordres de destruc-

               tion les plus cruels. Quand il deviendrait apparent que la Cité allait

               tomber, on devait passer au fil de l'épée hommes, femmes, enfants,

               et réduire la ville en un monceau de ruines. Mieux valait détruire la

               ville et empêcher ainsi qu'Emmanuel en fît sa demeure. De son cô-

               té, Emmanuel prévoyant que le siège touchait à son terme, recom-

               manda à son armée de faire quartier aux citoyens de la Ville, mais

               d'être sans pitié pour Diabolus et les Diaboloniens.




               Effectivement,  lors  de  l'assaut  qui  suivit,  la  porte  de  l'Oreille  déjà

               fortement  ébranlée  fut  brisée.  Alors  les  sons  éclatants  des  trom-

               pettes résonnèrent, et l'armée d'Emmanuel poussa des cris de joie.

               Le Trône d'Emmanuel fut aussitôt dressé sur l'emplacement même

               de la porte de l'Ouïe. Alors l'effort du combat se porta sur le châ-

               teau-fort où Diabolus et ses chefs s'étaient retranchés; et comme la

               maison de l'ancien Archiviste y était adossée, Emmanuel envoya les

               chefs Boanergès, Conviction et Jugement à M. Conscience pour qu'il

               ouvrît  les  portes  de  sa  demeure.  Or  celui-ci  s'était  retranché  chez

               lui, ne sachant trop ce qui allait lui arriver; mais sous les coups ré-

               pétés des béliers, il vint jusqu'à la porte et tout tremblant, demanda

               ce qu'on lui voulait ? - L'entrée, répondit Boanergès; prendre pos-


               session  de  ta  maison  au  Nom  du  Prince  qui  veut  s'installer  chez

               toi. » M. Conscience ouvrit. Les troupes du Roi entrèrent et prirent

               possession de la maison, ce qui leur conférait une situation très fa-

               vorable pour l'attaque du château. Aussitôt, la nouvelle de l'occupa-

               tion du palais de M. Conscience par les troupes royales se répandit
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