Page 116 - L'apostasie au Quebec
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b) Le caractère irréversible du mal en temps d'apostasie
Sur ce qui précède, on pourrait m'objecter deux choses. La
première, c'est que l'homme a toujours été mauvais et que
l'humanité a connu bien d'autres époques de corruption et de
ténèbres profondes: par exemple, l'état moral au sein de l'empire
romain au moment du démarrage de l'annonce de l'Évangile et de la
naissance de l'Église de Jésus-Christ. J'en conviens mais signale
d'autre part qu'à vouloir tout niveler l'on va contre le témoignage de
l'Écriture. S'il est vrai, en un sens, qu'il n'y a rien de nouveau sous
le soleil, il ne serait abusif de dire que cette parole de l'Ecclésiaste
englobe tout le message de la Bible. Celle-ci nous parle aussi d'un
progrès du mal. Les choses ne sont ni statiques, ni simplement
cycliques. Le mystère de l'iniquité agit déjà écrit l'apôtre, 2 Thes 2:7,
ce qui implique un développement, une maturation à travers les
âges pour aboutir à la manifestation de l'homme du péché, terme
figuratif qui implique la contrefaçon du peuple de Dieu, un faux
christianisme et un faux Israël (2 Thes. 2:3). De son côté, Jean
nous dit: Il y a maintenant plusieurs antichrists, mais cela ne
l'empêche pas d'annoncer en même temps qu'un Antéchrist vient et
est déjà présent (1 Jn. 2:18), qui les dépassera tous. Il y a donc une
montée de l'iniquité vers un certain sommet, une crue indéniable
du mal vers "la cote d'alerte". Jésus-Christ lui-même en Mat. 24
parle d'une intensification de la séduction et d'un accroissement de
l'iniquité au fil du temps, (Mat. 24:11) «Plusieurs faux prophètes
s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens., Et, parce que
l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se
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