Page 164 - dictionnaire westphal
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AARON


     Frère aîné de Moïse, arrière-petit-fils de Lévi par Amram et Kéhath (Ex 6:16). Du fait
     de son droit d'aînesse, Aaron était chef du deuxième clan de la tribu de Lévi, et, par sa
     femme Éliséba, il était apparenté à Naasson, «prince» de la tribu de Juda (Ex 6:23 No

     7:12). Les récits d'Exode, de Lévitique et Nombres le montrent mêlé de près à l'histoire
     des tribus, bien que Moïse conserve toujours sur lui l'autorité supérieure.
    Il est appelé (Ex 7:1) «le prophète» de Moïse, c'est-à-dire son porte-parole dans tous les
     pourparlers avec le pharaon.

    Il opère certains prodiges; son bâton, changé en serpent, engloutit ceux des magiciens
     d'Egypte (Ex 7:12); il change l'eau en sang, déchaîne les fléaux des grenouilles et des
     moustiques (Ex 8:1-18). Cependant, c'est toujours Moïse qui lui ordonne d'agir et qui
      reçoit  lui-même  l'ordre de se présenter devant le pharaon (Ex 7:14-16 8:16 9:1-13

     10:1), et ce n'est que dans la suite qu'on voit Aaron mentionné, lorsque le roi prie les
     deux frères d'intervenir pour faire cesser les fléaux. Et chaque fois, c'est encore Moïse
     qu'on voit intercéder et transmettre au roi la réponse divine.
    Lors du séjour au pied du Sinaï, Aaron, Nadab et Abihu, (d'après Le 10:1, deux de ses

     fils) et soixante-dix anciens, reçoivent la permission d'accompagner  Moïse sur la
      montagne et  de  «voir  le  Dieu  d'Israël»  (Ex  24:10);  mais,  dans ce  récit,  Moïse  seul
     accomplit certains actes cultuels (Ex 24:4,8). Enfin, alors que Moïse est remonté sur le
     Sinaï, Ex 32 raconte qu'Aaron, cédant aux instances du peuple, fabriqua un veau d'or

     qui devait figurer Yahvé et devant lequel il offrit des sacrifices, exposant ainsi aux plus
     grands dangers la forme supérieure de religion qui venait d'être révélée à Israël. Moïse,
      redescendu auprès d'Aaron,  lui  demanda compte  de  son  acte;  l'explication  qu'il en
      donne (Ex  32:21,24) s'applique à  diminuer  sa  culpabilité  en accentuant celle  du

     peuple.
    C'est  pendant le  séjour  au Sinaï  que,  d'après le  document sacerdotal  P  (voir  art.
     Pentateuque pour la caractéristique des documents ayant servi à rédiger cet ouvrage),
     se produit le fait capital de la carrière d'Aaron: son élévation au sacerdoce suprême;

     l'onction qui lui fut conférée (à lui seul, d'après Ex 29:7); l'établissement de ses fils
     comme prêtres subordonnés à son autorité; enfin, plus tard (No 3), l'organisation du
     reste des Lévites pour les offices subalternes du sanctuaire. Les récits de la période du
      désert  mentionnent maintes fois  encore Aaron. Dans Le 10,  deux des  fils  d'Aaron,

     Nadab et Abihu, pour avoir contrevenu aux règles du culte régulier, furent consumés
     par le feu qui sortit de «devant Yahvé». Aaron eut-il une part de responsabilité dans
      l'acte commis  par eux? On a parfois  tiré  cette  conclusion  du silence  qu'il  garda en
     présence de Moïse (Le 10:3); il paraît plus probable d'y voir, de sa part, une marque de

     soumission à la volonté de l'Éternel.
    Un autre récit (No  12) jette une ombre de blâme sur sa conduite: lui et Miriam
     murmurent contre Moïse à cause de la femme éthiopienne que ce dernier avait
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