Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-Z


septembre 3, 2010 avec la gracieuse permission du site GoDieu



Z


ZABAD,


Voir: Jozabad.

Le premier de ces noms signifie simplement donné, le second, donné par l'Éternel.


ZABDI


(douaire),

Voir: Zimri.


ZABUD, ou Zabul,


(donné), ou Zabul, fils de Nathan le prophète, occupait à la cour de Salomon le rang de favori ou d'ami, 1 Rois 4:5, charge (ou honneur) que Cusaï avait remplie à la cour de David, 1 Chroniques 27:33, qu'Elkana remplit plus tard auprès d'Achaz, 2 Chroniques 28:7. Il devait sans doute cette dignité au souvenir du prophète qui avait dirigé l'enfance du monarque.


ZABULON


(Zebuloûn, dot, demeure).

  1. Fils de Jacob et de Léa, Genèse 30:19; 35:23; 1 Chroniques 2:1, cadet et frère propre d'Issacar avec lequel il est presque toujours nommé, Deutéronome 33:18; Ézéchiel 48:26. Il devint chef de l'une des douze tribus d'Israël, qui déjà, lors du voyage du désert, était assez nombreuse, Nombres 1:30; 26:26. Le territoire qui lui échut, était'situé au nord-est de la Palestine, 2 Chroniques 30:10, dans la Galilée méridionale, près des tribus de Nephthali au nord, Josué 19:34, et d'Aser à l'ouest, Josué 19:27. C'est à cause de ce voisinage que la tribu de Zabulon est souvent nommée avec celle de Nephthali, Juges 4:6,10; 5:18; 6:35; Psaumes 68:27; Ésaïe 8:23. Son territoire touchait à l'est au lac de Génésareth, vers l'ouest au Carmel, à la Méditerranée, à la Phénicie; selon la prophétie de Jacob, Genèse 49:13, il touchait au port des mers. Ce devait être une tribu très commerçante, cf. Josué 19:11, et sa position la rendait propre à faire connaître la vérité aux païens, à appeler les nations sur la montagne de Sion, Deutéronome 33:19. Elle paraît avoir acquis par le commerce une culture scientifique plus grande que d'autres tribus, Juges 5:14. Pendant la période des juges, elle dut souffrir sur son territoire des villes cananéennes tout entières, Juges 1:30; des Phéniciens s'y fixèrent plus tard, et Salomon alla jusqu'à céder une portion même de ce territoire à Hiram roi de Tyr, 1 Rois 9:11. Les Zabulonites se distinguèrent dans les premières campagnes d'Israël en Canaan, Juges 4 et 5:14,18; 6:35. Le juge Élon appartenait à cette tribu, Juges 12:11.
     

  2. Ville des frontières d'Aser, Josué 19:27, mais qui fut probablement donnée à la tribu de Zabulon. Elle était voisine de Ptolémaïs, et Flavius Josèphe en parle comme d'une ville forte et très peuplée.


ZACHARIE


(que l'Éternel s'est rappelé). On connaît six personnages de ce nom.

  1. Le souverain sacrificateur, fils (de Barachie?) de Jéhojadah et de Jéhosébah, 2 Chroniques 24:20,22. Il exerçait ses fonctions sous le règne de Joas, l'élève de son père, et voyant le peuple retourner à l'idolâtrie, il profita d'une fête solennelle pour reprocher aux Juifs leur endurcissement et leurs infidélités toujours renouvelées. Le peuple et l'ingrat Joas, irrités, punirent par la mort un zèle qui les menaçait, et le pontife fut lapidé dans les saints parvis, entre le temple et l'autel (840 avant J.-C.). C'est à ce meurtre infâme que Jésus fait allusion, Matthieu 23:35; Luc 11:51 (dans ce premier passage, il est, par erreur, appelé fils de Barachie, soit que ces mots soient interpolés, ou que Matthieu se soit trompé, et ait confondu le père du prophète, — Voir: #5., avec celui du pontife).
     

  2. Prophète ou ministre qui dirigea les heureux commencements du règne d'Hozias, 2 Chroniques 26:5. On ignore s'il était lévite. Il est appelé intelligent dans les visions de Dieu (ou habile pour voir Dieu), ce qui peut s'appliquer à ses dons ou à sa piété, en faire un prophète, ou un docteur. Quelques-uns pensent avec assez de raison que c'est le même dont la fille épousa Achaz et devint mère d'Ézéchias, 2 Rois 16:20; 2 Chroniques 29:1.
     

  3. Zacharie, fils de Jéroboam II, succéda à son père dans la trente-huitième année d'Hozias (772 avant J.-C.), et devint ainsi le quatorzième roi d'Israël; mais il marcha sur les traces impies de ses prédécesseurs, et périt au bout de six mois, assassiné par Sallum qui convoitait son trône. Sa dynastie périt avec lui, n'ayant compté que cinq rois, selon la prophétie prononcée contre Jéhu, 2 Rois 15:12. Un suppose qu'après la mort de Jéroboam et avant l'avènement de Zacharie, il y eut un interrègne plus ou moins long, causé par les troubles du pays; en tout cas, l'accord des chronologies rend nécessaire une supposition de ce genre.
     

  4. Fils de Jérébecja, choisi par Ésaïe comme témoin de son mariage et du nom symbolique de Lemahersalal-Hasbas donné d'avance à l'enfant qui devait naître de cette union, 2 Chroniques 29:13; Ésaïe 8:2. C'était sans doute un homme distingué par son rang, appartenant à l'une des familles les plus considérables de Jérusalem; on a cru que c'était le même que le conseiller d'Hazaria (— Voir: ci-dessus #2), mais il faudrait, vu la distance des temps, supposer que ce prophète avait atteint un âge fort avancé.
     

  5. Le onzième des petits prophètes, Zacharie, était fils de Barachie, et petit-fils de Hiddo, Zacharie 1:1,7; il est appelé fils de Hiddo, Esdras 5:1,6,14, selon l'habitude des généalogies d'omettre les générations peu importantes, ce qui prouverait que le grand-père de Zacharie était plus célèbre que son père, supposition confirmée par Néhémie 12:4,12,16; dans ce dernier passage, Zacharie est marqué comme successeur de son aïeul dans les fonctions sacerdotales, mais l'époque précise n'en est pas indiquée; on voit seulement que ce fut sous le successeur de Jéhosuah, sous le souverain sacrificateur Jojakim, qu'il entra en fonctions. Dès lors on ne retrouve plus le, titre de prophète rattaché à son nom, ce qui ferait croire qu'après avoir prophétisé pendant sa jeunesse, il se serait spécialement consacré, dans son âge mûr, aux fonctions de son ministère sacerdotal. Son livre, tout empreint de l'abondance et du feu de la jeunesse (Ewald), confirmerait assez cette idée, et comme il fut écrit dans la seconde année de Darius Hystaspe, dix-huit ans après le retour de l'exil, on doit croire que Zacharie était fort jeune quand il quitta Babylone. Peut-être même n'est-ce qu'à cette époque qu'il revint en Judée, ou du moins à Jérusalem. Ses prophéties font toute son histoire. Elles ont, pour le style, beaucoup de rapports avec celles d'Ézéchiel et d'Aggée, et ne sont, pour ainsi dire, qu'un commentaire de ces dernières, un développement d'Aggée. Les circonstances dans lesquelles vécurent Aggée et Zacharie et dans lesquelles ils prophétisèrent, sont les mêmes; deux mois seulement les séparent. Le livre de Zacharie se divise en trois parties bien distinctes. La première, chapitres 1-6, se compose d'une série de visions, introduites par les six premiers versets du livre, qui sont pour ainsi dire l'inauguration, la consécration du prophète. Toutes ces visions, le prophète les a eues dans une seule nuit; elles sont en rapport intime quant à leur contenu, les premières étant plus générales, les dernières étant plus précises et plus détaillées; elles annoncent la restauration de Jérusalem et la nouvelle théocratie, et ont pour but immédiat d'encourager le peuple à reprendre les travaux de la construction du temple.

    — La seconde partie (7 et 8) nous montre le prophète dans son activité pratique; elle renferme des exhortations, des promesses, et fut prononcée deux ans après les visions qui précèdent.

    — La troisième partie comprend la fin du livre (9-14). On n'y retrouve plus cette préoccupation des besoins présents et temporels qu'on remarque dans les deux premières. Le prophète s'occupe des destinées futures du peuple juif et des espérances messianiques (qui sont d'ailleurs le thème du livre entier): c'est un chant prophétique; et après avoir éveillé dans le peuple la haine du mal et l'esprit de la repentance, il lui montre le Sauveur, tantôt sous l'image d'un roi, tantôt sous celle d'un prophète, tantôt comme l'idéal de l'homme de douleur, mis à mort pour les péchés de tous, et le livre se termine par l'annonce du dernier jugement et de la victoire complète du royaume de Dieu.

    La troisième partie de ces oracles a, depuis deux siècles, éprouvé des attaques de divers genres; on l'a d'abord attribuée à Jérémie, surtout à cause de la citation de Matthieu 27:9; cf. Zacharie 11:12-13. (— Voir: l'article Jérémie); puis on en a complètement nié l'authenticité; d'autres l'ont partagée en deux parties dont on a attribué l'une (9-11) au Zacharie contemporain d'Achas, dont il est parlé Ésaïe 8:2, l'autre à un prophète postérieur à Josias, mais antérieur à l'exil: Rosenmuller enfin rapporte toute cette dernière partie au temps d'Hozias. La multitude de ces hypothèses si différentes est déjà une forte présomption contre leur valeur; les doutes d'abord avancés, puis rétractés, par Eichhorn, et de nos jours par De Wette, sont également de nature à invalider l'autorité d'une critique toujours démolissante. Les attaques ayant eu si peu de succès, il n'est pas nécessaire de faire autre chose ici que de les constater, et en renvoyant à l'Einleitung de Hævernick, et au travail spécial de Burger (Strasbourg, 1841), nous nous bornerons à citer quelques mots de ce dernier (p. 126), sur les rapports frappants qui se trouvent entre la dernière partie du livre et celles qui précèdent. «Ces ressemblances, dit-il, sont l'inégalité constante du style, flottant entre la prose et la poésie; la similitude du contenu, qui dépeint dans les deux fragments des guerres imaginaires, avec parité des figures, qui souvent vont jusqu'au grotesque; les images empruntées à la vie pastorale, et qui se trouvent dans les deux fragments; quelques autres particularités, par exemple, les idoles et les devins, les idoles et les faux prophètes, chapitre 13, etc.»
     

  6. Zacharie, sacrificateur de la classe d'Abia, mari d'Élisabeth et père de Jean-Baptiste, Luc 3:2; 1:5; cf. 1 Chroniques 24:10, n'est connu que par la vision qu'il eut dans le temple, ses doutes en entendant les paroles de l'ange Gabriel, son châtiment, sa soumission, et le sublime cantique d'actions de grâces qu'il prononça, et probablement qu'il écrivit, après la naissance de son miraculeux enfant. Son histoire est simple pour celui qui l'accepte avec foi; elle se complique inutilement pour celui qui veut l'expliquer d'une manière naturelle. Une tradition porte qu'il fut tué près du temple par les ordres d'Hérode, et c'est à ce fait que quelques Pères de l'Église pensent que Jésus fait allusion, Matthieu 23:35.


ZACHÉE,


chef des péagers de Jérico, désirant vivement de voir Jésus, et ne pouvant y réussir à cause de la foule, parce qu'il était petit, monta sur un sycomore, et fut distingué par Jésus, qui savait et appréciait ce qui se passait au dedans de lui. Jésus entra dans sa maison malgré les murmures du peuple, lui annonça le salut, et produisit sur lui une impression si profonde, que, repentant de ses actions, le riche publicain s'engagea non seulement selon les prescriptions de la loi, Exode 22:1, à rendre le quadruple de ce qu'il avait dérobé en abusant de sa position, mais encore à donner la moitié de ses biens aux pauvres, Luc 19:2; etc. Zachée était Juif, comme le prouvent son nom (le même que Ziccaï, Esdras 2:9; Néhémie 7:14, signifiant juste; on croit aussi que le Zabbaï de Esdras 10:28, et Néhémie 3:20, où nos versions portent à tort Zaccaï, n'est qu'une faute de copiste pour Ziccaï; ce nom aurait été fort répandu), sa connaissance de la loi dans son offre de restitution, et le témoignage que lui rend Jésus d'être aussi un enfant d'Abraham. Les Juifs n'étaient pas exclus des fonctions de péagers, q.v., mais ils y perdaient leur réputation, et passaient pour des traîtres aux yeux de leurs compatriotes, qui haïssaient naturellement les vexations d'une douane étrangère, et ne pouvaient que haïr davantage ceux des leurs qui consentaient à se faire les instruments de cette odieuse administration. Les paroles de Zachée, quoique au présent, indiquent non pas des habitudes d'intégrité qu'il aurait eues jusqu'alors dans sa profession, mais sa ferme résolution de renoncer pour l'avenir au péché, et de le réparer pour le passé. La réponse de Jésus le réhabilite, et humilie ses ennemis, en lui laissant le titre d'enfant d'Abraham; elle encourage la famille du publicain à le suivre dans le chemin nouveau de la vérité, en annonçant que le salut est venu dans sa maison; elle renferme enfin une allusion à la vie passée du péager, en disant que le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu. (Sermon de Bouvier.)

— La tradition ajoute que Zachée devint plus tard évêque de Césarée en Palestine; mais cette manière de relever la gloire de tous les hommes dont il est parlé dans le Nouveau Testament, rappelle trop la canonisation accidentelle du mauvais riche, dont on avait fait saint Dives d'après un exemplaire de la Vulgate.


ZAMZUMMIMS,


géants de la race des Hanakins, q.v. Ils habitaient à l'est de la Palestine, entre l'Arnon et le Jabbok, mais ils furent détruits par les Hammonites, Deutéronome 2:20.


ZANOAH,


Voir: Sanoah.


ZARA,


Genèse 38:30, frère de Pharez, fils de Juda par Tamar, est nommé dans la généalogie de Joseph, Matthieu 1:3.


ZÉBADIA


(don de l'Éternel), 2 Chroniques 19:11, fils d'un certain Ismaël de la tribu de Juda, fut établi par Josaphat prince ou chef de la maison de jugement, tribunal supérieur créé par ce monarque. Cette charge, qui n'avait au-dessus d'elle que la souveraine sacrificature, embrassait toutes les affaires civiles et contentieuses, et décidait des conflits où les intérêts du roi et ceux du gouvernement étaient en présence, lorsque la jurisprudence fixée par Moïse ne suffisait pas. On a cru que Ésaïe 10:1-4, renfermait une allusion aux-membres de ce tribunal.


ZÉBAH, et Tsalmuna,


(victime) et Tsalmuna (ombre), Juges 8:5; cf. Psaumes 83:11. Chefs madianites qui, après avoir été battus par Gédéon, se retirèrent sur l'autre rive du Jourdain, acceptèrent de nouveau le combat avec leurs 15,000 hommes, mais furent définitivement vaincus, et emmenés captifs. Loin de chercher à adoucir celui qui tient leur vie entre ses mains, ils le provoquent, se vantent d'avoir fait périr ses frères, et méprisant Jéther, le fils de leur vainqueur, qui hésite aies tuer, ils engagent Gédéon lui-même à se jeter sur eux. Ils meurent ainsi des mains d'un des juges d'Israël, égalant dans leur mort tout ce qu'on sait de l'intrépidité des sauvages attachés au poteau fatal; ils meurent comme meurent les Mohicans et les Peaux Rouges, insoucieux, et ignorant la mort, comme ils ont ignoré la vie.


ZÉBÉDÉE,


époux de Salomé, père de Jean et de Jacques le Majeur, exerçait l'état de pêcheur sur les rives du lac de Génésareth (à Capernaüm?), et fut présent à la vocation de ses deux fils, Matthieu 4:21; Marc 1:19; Luc 5:9: il n'opposa aucune objection à leur obéissance, et continua seul et sans murmurer de raccommoder ses filets dans sa nacelle. On suppose qu'il était disciple de Jean-Baptiste, et ainsi déjà disposé à reconnaître l'autorité de Jésus. Les ouvriers qu'il avait sous ses ordres, Marc 1:20, son épouse contribuant aux besoins de Jésus, Jean son fils chargé par le Sauveur mourant de prendre soin de Marie, enfin les relations personnelles de Jean et de Caïphe, Jean 18:16, prouvent que la famille de Zébédée n'était pas une famille ordinaire de pêcheurs, mais qu'elle jouissait d'une certaine aisance et de quelque considération.

— Son nom n'est guère rappelé qu'avec ceux de ses fils, Matthieu 10:2; 20:20; 26:37, etc.


ZÉBUL


(demeure), Juges 9:28, officier d'Abimélec, rendit à son maître un service signalé, lors de la rébellion et des menées de Gahal. Confident de ce dernier, et n'osant lui résister ouvertement, il feignit d'entrer dans ses vues, mais fit avertir Abimélec en secret, lui conseillant d'attaquer Sichem au lever du soleil. Avant de lever le masque, il amuse Gahal, le persuade que ce qu'il prend pour des hommes n'est que l'ombre des montagnes, laisse à Abimélec le temps d'approcher, puis le temps venu, il rappelle à Gahal ses bravades de la veille, et lui coupe le chemin de Sichem. On admirerait cette fidélité à un méchant, si ce n'était pas une complicité.


ZÉEB,


Voir: Horeb.


ZÉNAS,


disciple qui paraît avoir rempli en Crète les fonctions d'évangéliste, Tite 3:13, et qui probablement porta à Tite la lettre dans laquelle saint Paul le recommandait. Il est appelé docteur de la loi, ce qui peut tout aussi bien désigner un jurisconsulte romain, qu'un sage instruit dans les saintes lettres. Son nom indique une origine grecque. On l'a compté parmi les soixante-dix disciples, et on lui a donné l'évêché de Diospolis.


ZÉRACH,


général ou roi cusite, qui marcha contre Asa, roi de Juda (955-914 avant J.-C.), à la tête d'une immense armée, en partie composée de Libyens, mais qui fut battu à Marésa dans la tribu de Siméon, et poursuivi jusqu'à Guérar, 2 Chroniques 14:9; 16:8. Le chiffre d'un million appliqué à son armée, est ou une erreur de manuscrit, ou une manière de parler pour désigner un nombre très considérable; aucune vallée en Juda n'eût été assez vaste pour que deux armées de cette taille eussent pu s'y développer. On est d'accord, depuis Des Vignoles, à penser que Zérach est l'Osorchon (ou Osoroth, ou Osorthos) des légendes égyptiennes, le successeur de Sisac ou Sesonchis, le second roi de la 22e dynastie, dite bubaste, mais pendant longtemps l'épithète de cusite, ou éthiopien, a embarrassé les interprètes; on a cherché en Arabie, en Madian, en Éthiopie, un roi de ce nom, et maintenant qu'on sait qui est Zérach, on a encore à se demander comment il a pu être appelé Cusite, ou Éthiopien; les uns pensent que cette désignation se rapporte à l'origine de sa dynastie, d'autres pensent qu'elle s'expliquerait si nous avions plus de lumières sur les rapports géographiques et politiques de l'ancienne Égypte avec l'Éthiopie.

— C'est par erreur que quelques versions lisent Zéraph au lieu de Zérach (de même M. Coquerel).


ZÉRED,


torrent situé à l'est de la mer Morte, au sud de l'Arnon, dans le pays des Moabites, Nombres 21:12; Deutéronome 2:13, c'est probablement le Kérek ou le Wadi Karrak actuel.


ZÉRÈS,


femme d'Haman, Esther 5:10, oubliant que l'orgueil marche devant l'écrasement, donna à son époux des conseils de vengeance arbitraire, imagina le gibet qui devait mettre fin aux insolences de Mardochée, mais pressentit ensuite aux premiers mots le discrédit d'Haman, et comprit que tout était perdu. Comme, en Orient surtout, il n'y a jamais de demi-disgrâces, la faveur dont commençaient à jouir Ester et Mardochée fut un trait de lumière pour elle. Deux Juifs se relevaient: c'est que la nation était par-donnée, c'est qu'une politique nouvelle succédait à celle d'Haman; la ruine d'Haman était certaine, Esther 6:13. Les paroles de Zérès et des mages n'emportent pas qu'ils eussent confiance en la protection spéciale de Dieu pour les enfants d'Abraham, comme l'ont cru quelques auteurs: elles signifient simplement que la situation changeait du tout au tout.


ZICRI


(mon souvenir), 2 Chroniques 28:7, puissant chef d'Éphraïm, qui profita de la victoire de son maître Pékach, roi d'Israël, sur le royaume de Juda, pour entrer dans Jérusalem, et mettre à mort un des fils du roi, l'intendant des biens royaux, et le favori ou premier ministre d'Achaz; on ignore si ces morts furent des assassinats, ou des accidents de la guerre.

— Quelques-uns le font fils de Tabéal, q.v.


ZILPA


(bouche dédaigneuse), servante de Laban, fut donnée à Léa lors de son mariage avec Jacob. Sur l'ordre de sa maîtresse elle devint concubine de son maître, et lui donna deux fils, Gad et Aser, Genèse 29:24; 30:9; 35:26; 37:2; 46:18. Elle est du reste inconnue, ce qui vaut mieux pour elle que la triste célébrité de sa compagne Bilha.


ZIMRI ou Simri


(mon champ, ma vigne).

  1. Siméonite, fils de Salu, Nombres 25:14, afficha avec hardiesse son impudicité, et conduisit Cosbi dans sa tente, lorsque déjà les principaux coupables payaient de leur vie leur obéissance aux infâmes conseils de Balaam. Son impudence ne le préserva pas du châtiment; il périt à l'instant même, tué par Phinées.
     

  2. Zimri, 1 Chroniques 2:6, ou Zabdi (doté), Josué 7:1, fils de Zara, petit-fils de Juda, n'est pas compris dans l'éloge qui est fait de ses quatre frères, dont la sagesse est comparée à celle de Salomon, 1 Rois 4:31, soit qu'en effet il ne les ait pas égalés, soit plutôt qu'il fût leur père, et fils unique de Zara, ce que la méthode des généalogies permet de supposer, et ce qui s'accorderait mieux avec la chronologie.
     

  3. Zimri ou Simri, cinquième roi d'Israël, 1 Rois 16:9, n'était d'abord que général, ou officier dans l'armée de son prédécesseur Éla; il ourdit une conspiration contre son jeune maître, le surprit à Tirtsa, le tua, et jouit pendant sept jours du fruit de ses crimes (928 avant J.-C.). Il n'eut que le temps d'exterminer la famille de Bahasa, selon la prophétie de Jéhu, et bientôt assiégé dans Tirtsa par l'armée, qui refusait de le reconnaître, il mit le feu à son palais, et périt au milieu des flammes, après un songe d'une semaine.


ZIPH


(bouche).

  1. Fils de Jéhallélel, de la tribu de Juda, de la famille de Caleb.
     

  2. Ville de Juda, peut-être fondée par Ziph, et entourée d'un désert dans lequel David demeura caché quelque temps, 1 Samuel 23:14-15; cf. 26:1.
     

  3. Autre ville du même nom, Josué 15:55, située probablement aux environs de Mahon et du Carmel de Juda.


ZODIAQUE


(les douze signes du). C'est ainsi qu'il faut traduire l'hébreu Mazzaloth, 2 Rois 23:5, que nos versions ont rendu par astres. Le mot hébreu signifie proprement les demeures, et rappelle l'expression cycle des palais par laquelle les Arabes désignent les douze signes du zodiaque, comme les splendides habitations qui sont successivement choisies par le dieu du jour. Le mot Mazzaroth, traduit par signes du zodiaque, Job 38:32 (dans la Vulgate, Lucifer), est le même mot, avec la seule différence du changement assez ordinaire des lettres r et Ι. υ. Astres.


ZOROBABEL


(étrangère Babylone), ou Sesbatsar (joie dans la tribulation), Esdras 1:8,11; 5:14, fils de Salathiel, ou son petit-fils, 1 Chroniques 3:17, appartenait à la famille royale de David, 1 Chroniques 3, et était prince de Juda. Il fut le chef de la colonie juive qui retourna la première de Babylone à Jérusalem, sous Cyrus (536 avant J.-C.), Aggée 1:1; Esdras 1:8, et il remplit en Judée les fonctions de gouverneur sous le titre perse de Pécha (pacha), du moins sous Darius Hystape, Aggée 1:1,14; 2:2,21; Esdras 6:7. Après avoir rétabli l'autel des holocaustes, il fit célébrer solennellement la fête des tabernacles, qui se faisait en plein air; puis il commença la reconstruction de Jérusalem en posant la première pierre du temple devant une foule immense, où les cris de joie de la jeunesse étaient presque couverts par les lamentations des vieillards, qui se rappelaient avec douleur la gloire incomparable du temple de Salomon. Les Samaritains ayant essayé, mais sans succès, de faire reconnaître leur nationalité juive, en demandant de prendre part aux travaux du temple, se tournèrent dès lors contre Zorobabel, dont ils tentèrent à diverses reprises, parla violence ou la perfidie, d'entraver les travaux, et de faire avorter l'œuvre. Des obstacles sans nombre amenèrent de l'incertitude; les travaux souvent interrompus pendant les dernières années de Cyrus, et sous le règne de Cambyse, furent entièrement suspendus sous le faux Smerdis (Artaxercès), par suite des menées de Réhum. Zorobabel, pendant ce temps, disparaît de l'histoire, découragé, ou vaincu par les circonstances. Mais dans la seconde année de Darius fils d'Hystape, il reparaît, soutenu par la voix puissante d'Aggée et de Zacharie; les machinations des Samaritains tournent à leur confusion, les travaux continuent, et au bout de quatre ans, le temple, reconstruit, est publiquement rendu au culte par une dédicace dont l'humble pompe contraste avec la splendide inauguration du premier temple. Douze jeunes boucs offerts en expiation des péchés, selon le nombre des tribus d'Israël, montrent, ou que les Juifs de retour entendaient représenter la nation dans son intégrité, ou qu'en effet un certain nombre de Juifs des dix tribus avaient profité, avec les deux autres, du bénéfice du retour. Dès lors le culte continua d'être célébré régulièrement, et la pâque réunit à Jérusalem tous les fidèles qui avaient conservé le souvenir et la sainteté des beaux jours de leur patrie. On ignore quand et comment Zorobabel mourut; il laissa sept fils et une fille, 1 Chroniques 3:19.

Sa généalogie offre quelques difficultés: il est appelé fils de Salathiel, Esdras 3:2; Matthieu 1:12; Luc 3:27, fils de Pédaja et petit-fils de Salathiel, 1 Chroniques 3:19. Les noms de ses enfants sont indiqués dans ce dernier passage, mais on n'y trouve ni celui d'Abiud, Matthieu 1:13, ni celui de Rhésa, Luc 3:27, qui sont comptés pour ses fils, si toutefois le Zorobabel de la généalogie de Joseph est le même que celui de la généalogie de Marie, et si l'un et l'autre sont identiques avec le restaurateur de Jérusalem et avec celui de 1 Chroniques 3:19, ce qui a été contesté;

Voir: Salathiel.

On ne peut, dans tous les cas, rien conclure au sujet de ces généalogies; d'un côté il est évident que les Chroniques ne nomment pas individuellement chacun des petits-fils de Zorobabel, dont la famille était très nombreuse, de l'autre que Matthieu, en ne nommant que dix descendants de Zorobabel jusqu'à et y compris Joseph, n'a pu énumérer tous les membres de cette lignée qui remplit l'espace de cinq cent trente ans. Les hypothèses n'ont pas manqué, depuis Jérôme, jusqu'à Jansénius, Kuinoel et Paulus, mais elles n'ont pas fait avancer la question.

Le caractère de Zorobabel est peu dessiné: il brille plus par sa position et sa mission, que par les faits; il serait imprudent cependant d'en rien conclure contre ses talents ou son activité; les meilleurs administrateurs ne sont pas toujours ceux dont on parle le plus. Il apparaît dans une des visions de Zacharie, 4:6; sq., où les promesses les plus encourageantes lui sont faites sous la forme la plus poétique! «Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Une plaine!» Tous les obstacles seront aplanis sur son chemin; sa force sera «non point une armée, mais l'esprit de l'Éternel.»


ZUZINS,


peuplade inconnue, de Canaan, au temps d'Abraham, Genèse 14:5; d'après Calmet, qui en a fait des géants, et le contexte autorise cette supposition, ce seraient les mêmes que les Zamzummims, Deutéronome 2:20. Leur territoire, au dire de Schrœder, devait s'étendre jusqu'à l'Arnon, entre celui des Réphaïms au nord, et celui des Émims au sud.