Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-F
septembre 3, 2010 avec la gracieuse permission du site GoDieu
F
FARD,
— Voir: Antimoine.
FÉLIX,
Actes 23:24; et 24, onzième gouverneur de la Judée, reçut ce poste par l'entremise du grand prêtre Jonathan. Il était frère de Pallas, le favori de l'empereur. Il portait aussi les noms de Claude et d'Antoine, parce qu'il était affranchi de l'empereur Claude et de sa mère Antonia. Son gouvernement fut cruel et tyrannique, et lui-même se livra à tous les vices. Il séduisit Drusille, q.v., tille du roi Hérode-Agrippa, l'épousa du vivant d'Azizus, son mari, et lui donna un fils. Il eut presque continuellement à lutter, d'abord contre des brigands, puis contre des assassins de profession, qu'il ne craignait cependant pas de soudoyer dans l'occasion pour se défaire de ceux qui lui portaient ombrage; puis contre de faux messies; il dut chercher à concilier des querelles entre les Syriens et les Juifs, entre les prêtres et les grands. Sa vie fut agitée, et l'occasion ne lui manqua pas pour trouver la paix, mais il eût mieux aimé de l'argent. L'apôtre Paul lui avait été envoyé par le tribun Lysias, et quoique la cause fut très simple à entendre, de l'aveu même de Lysias qui, dans toutes les accusations élevées, n'en voyait aucune qui pût entraîner la mort, ni même un emprisonnement, Félix, occupé de ses débauches, le retint deux ans en prison pour l'amener à se racheter par des présents; il voulut même que l'apôtre fût traité avec douceur, et qu'on n'empêchât aucun de ses amis de le servir et de le visiter, sans doute pour que ceux-ci l'encourageassent à obtenir sa liberté et l'aidassent par leurs dons. Aucun vice ne manqua à cet homme, cruel, tyrannique, avare, adultère, assassin: mais telle est aussi la force de l'étincelle divine qui reste dans la conscience, que même dans une âme comme la sienne le ravage des passions ne pût pas l'étouffer entièrement, et quand Paul lui parla de jugement et de chasteté, Félix, effrayé, troublé, refusa de prolonger la conversation et l'ajourna indéfiniment. Deux ans après, Félix reçut son congé; de retour à Rome, il fut accusé par les Juifs de Césarée pour crime de concussion, mais absous par Néron, sur l'intercession de Pallas.
FEMME.
La femme fut créée pour être la
compagne de l'homme,
— Voir: Adam,
— Voir: Ève,
quoiqu'avec une infériorité légale et de
fait. Les patriarches pieux la respectèrent
plus que ne firent, et que ne font encore
tous les Orientaux, quoiqu'ils se
considérassent bien comme les chefs de la
famille. Les femmes avaient chez eux un
appartement séparé dans leurs tentes
nomades, Genèse 24:67; 31:33, mais étaient à
la tête des travaux domestiques, et
pouvaient ainsi être vues et abordées par
les étrangers, Genèse 20:2; cf. Juges 4:17;
les jeunes tilles gardaient les troupeaux,
Genèse 29:9; Exode 2:16; 1 Samuel 9:11. Les
femmes d'un rang moins élevé ne furent même
pas longtemps officiellement séparées de la
compagnie des hommes, 1 Samuel 9:11; Exode
21:22; Deutéronome 25:11; Ruth 2:5; 2 Samuel
19:5; 20:16; Matthieu 9:20; 12:46; 26:7; Luc
10:38; Jean 4:7. Il paraît même, d'après
Deutéronome 21:11, qu'elles suivaient
quelquefois à la guerre leurs parents ou
leurs maris. Cependant la règle générale
resta toujours la convenance pour les femmes
mariées ou non mariées, de rester chez elles
autant que possible, et les nombreuses
femmes de Salomon formèrent certainement un
harem bien gardé, comme celles de
Jéhojachin, dont la surveillance avait été
confiée à des eunuques, 1 Rois 11:3; 2 Rois
24:15; cf. Esther 2:3,11. Mais on les voit
aussi paraître en public, 1 Rois 14:4; 2
Samuel 6:20; elles prennent part aux fêtes
nationales, 1 Samuel 18:6; Juges 16:27, et à
certaines réjouissances de famille, alors
même qu'il s'y trouve des étrangers,
Matthieu 14:6.
Leurs occupations principales étaient dans
l'intérieur de la maison; elles
travaillaient à la couture, à la broderie,
et même à la pâtisserie, 1 Samuel 2:19; 2
Samuel 13:8; Proverbes 31:13; elles
s'occupaient quelquefois aussi de commerce,
Proverbes 31:24.
Leurs devoirs, dans la législation mosaïque,
se réduisaient à la plus entière obéissance
à leurs maris; elles en dépendaient au point
que si l'une faisait un vœu, de quelque
nature qu'il fût, elle ne pouvait être tenue
de le remplir si son mari s'y opposait le
même jour. On peut voir, 1 Corinthiens 7,
les devoirs que l'apôtre leur impose à
l'égard de leurs maris; elles doivent leur
être soumises comme à Christ, Éphésiens
5:22. Il leur est défendu de parler ou
d'enseigner dans l'église, et d'y paraître
sans voile et la tête découverte, 1
Corinthiens 11:5; 14:34. Enfin la modestie
leur est recommandée, et l'éloignement des
frisures, des ornements superflus, et des
habits somptueux, Tite 2:4-5; 1 Pierre
3:1,3.
— Pour le passage 1 Timothée 2:15.
— Voir: Ève.
— (La Femme, serm. par Ad. Monod).
FENÊTRES.
Elles ne fermaient pas avec des vitres chez les Hébreux, ni chez les Orientaux en général, à cause de la chaleur du climat, mais avec de simples treillis ou jalousies, Cantique 2:9; Ézéchiel 41:16, que l'on pouvait ouvrir en partie et même entièrement. Elles garantissaient des rayons du soleil et laissaient pénétrer l'air du dehors, mais aussi les insectes, Joël 2:9. On pouvait voir parfaitement tout ce qui se passait à la rue, Juges 5:28; 2 Samuel 6:16; Proverbes 7:6; 2 Rois 9:30. Les fenêtres des maisons orientales s'ouvrent maintenant presque toutes sur la cour pour éviter la poussière, ce qui donne aux rues un aspect en général assez triste. Les fenêtres, fort grandes, descendaient jusqu'au plancher, et c'est p?r une fenêtre de ce genre, ouverte, qu'Eutyche se précipita dans la rue, Actes 20:9, comme probablement aussi le roi Achazia, 2 Rois 1:2, cf. encore Josué 2:15; 1 Samuel 19:12.
FER,
métal bien connu, et mentionné
fréquemment dans l'Écriture depuis Genèse
4:22, où il apparaît pour la première fois,
et d'où l'on doit conclure que sa mise en
œuvre était connue fort anciennement. Moïse
cependant ne s'en servit ni dans la
construction du tabernacle au désert, ni
dans l'érection de l'autel de pierres,
Deutéronome 27:5, et Salomon n'en mit dans
aucune partie du temple de Jérusalem. Moïse
parle du fer comme étant déjà connu en
Égypte de son temps, il vante la grande
dureté de ce métal, Lévitique 26:19;
Deutéronome 28:23,48, parle de mines de fer,
Deutéronome 8:9, et du lit de fer du roi Hog
de Basan, 3:11. L'Égypte est dite, 4:20,
avoir été un fourneau de fer pour les
Israélites pendant leur servitude. Ce métal
était employé à la confection d'épées,
Nombres 33:16, de couteaux, de haches,
Deutéronome 19:5, et d'instruments à tailler
la pierre, 27:5; même à la construction des
chariots, q.v.
Un joug de fer, Deutéronome 28:48, un ciel
de fer, Lévitique 26:19, un sceptre de fer,
Psaumes 2:9, Apocalypse 2:27; 12:5, un nerf
de fer, Ésaïe 48:4, un homme solide comme
une colonne de fer, Jérémie 1:18, sont des
images qui se comprennent parfaitement, et
le faux prophète Tsidkija se fit des cornes
de fer, comme emblème de la victoire
qu'Achab devait, selon lui, remporter sur
les Syriens.
Le fer du Nord dont il est parlé, Jérémie
15:12, à côté de l'acier, est probablement
le fer célèbre qui venait des forges des
Chalybes, sur les bords du Pont-Euxin, au
nord de la Palestine.
FESTINS.
Ils étaient en général associés
au culte, et comme l'accompagnement obligé
des sacrifices volontaires par lesquels les
solennités religieuses étaient célébrées:
les pauvres, les esclaves elles étrangers
étaient invités à y prendre part,
Deutéronome 12:12; 16:11; 1 Samuel 9:13;
16:3; 1 Rois 1,9; 3:15; Sophonie 1:7. On en
faisait aussi pour solenniser les alliances,
les réjouissances de famille, noces, jours
de naissance, etc., Genèse 31:54; 21:8;
29:22; 40:20; Juges 14:10; Jean 2:1; Job
1:4; Matthieu 14:6; Osée 7:5, au départ et
au retour de personnes aimées ou honorées,
Genèse 26:30; 31:27; 2 Samuel 3:20; 2 Rois
6:23; Luc 5:29; 15:23, et en beaucoup
d'autres circonstances, lorsque la joie ou
tout autre sentiment un peu vif remplissait
le cœur, 2 Samuel 13:23; 1 Samuel 25:2,36; 2
Samuel 3:35; Juges 9:27; Osée 9:4,
— Voir: Repas.
Ils avaient lieu généralement le soir. On
faisait inviter et quelquefois chercher les
conviés par un esclave, Proverbes 9:3;
Matthieu 22:3, on les embrassait à leur
arrivée et on leur lavait les pieds, Luc
7:44-45, on leur oignait les cheveux et la
barbe, quelquefois les habits et les pieds
avec une huile odoriférante, Luc 7:38; Jean
12:3; Psaumes 23:5; Amos 6:6, et on ornait
leur tête de guirlandes, Ésaïe 28:1. Des
places leur étaient désignées conformément à
leur rang, 1 Samuel 9:22; Luc 14:8; Marc
12:39. Ils recevaient ordinairement des
portions égales qui leur étaient servies par
le maître de la maison, 1 Samuel 1:4; 2
Samuel 6:19; 1 Chroniques 16:3, et qui
étaient certainement suffisantes, ce qui
rendait absolument honorifique la
distinction qui accordait à certaines
personnes des portions doubles, triples, et
même quintuples, Genèse 43:34; 1 Samuel
9:24. L'architrichlin ou ordonnateur du
repas, Jean 2:8, était presque toujours un
ami de la maison. Un festin pouvait se
distinguer, soit par le nombre des personnes
invitées, Genèse 29:22; 1 Samuel 9:22; 1
Rois 1:9,25; Luc 14:16; 5:29, soit par la
richesse de la vaisselle, Esther 1:7, soit
par le grand nombre et la qualité des mets,
Genèse 27:9; Ésaïe 25:6; Psaumes 23:5; Job
36:16; Amos 6:4. Les anciens festins
duraient beaucoup plus que les nôtres, on
s'y occupait d'affaires sérieuses, et un
édit royal fut conclu à la table d'un roi de
Perse, Esther 1:15; 7:9. La musique, la
danse, les jeux de mots et des énigmes,
animaient le cœur et l'esprit des convives,
Ésaïe 5:12; Amos 6:5; Psaumes 69:13;
Matthieu 14:6; Juges 14:12. On brûlait des
parfums au moment du départ.
— Les femmes des grands avaient leurs
festins dans des appartements séparés, et
n'assistaient pas à ceux de leurs maris
lorsqu'il s'y trouvait beaucoup d'étrangers
réunis, Esther 1:9; mais dans les maisons
bourgeoises des Juifs cette différence
n'existait pas.
Il était interdit aux Israélites d'assister
aux repas des païens offerts à la suite de
leurs sacrifices, Exode 34:15, soit parce
qu'on eût pu considérer leur présence comme
une participation à l'idolâtrie, soit parce
qu'ils eussent été dans le cas de manger,
sans le savoir peut-être, des viandes
sacrifiées aux idoles, cf. 1 Corinthiens
10:28.
Des repas plus libres, vraies débauches dans
le manger et le boire, et par le flux de
paroles vaines et déshonnêtes, avaient lieu
du temps des apôtres, entre les jeunes gens
des villes païennes, et sont interdits aux
chrétiens, Romains 13:13; Galates 5:21; 1
Pierre 4:3; ils étaient suivis de courses
folles au travers des rues, et de tapage
nocturne. Les chrétiens les avaient
remplacés par des agapes ou repas de
charité, dans lesquels les frères se
réunissaient sous les yeux de leur Maître et
Sauveur, pour célébrer ensemble son amour,
et les sentiments d'une amitié pure et sans
hypocrisie qui devaient les animer les uns à
l'égard des autres, Jude 12; 1 Corinthiens
11:21, etc.
— Festins des sacrifices. Toute
l'antiquité païenne a connu l'usage
d'offrir, à l'issue de certains sacrifices,
un festin composé des viandes qui n'avaient
point été consumées sur l'autel. Cette
coutume, fondée sur la nature même de
quelques-uns de ces sacrifices destinés à
célébrer la joie et la reconnaissance, était
favorisée ou facilitée par les nombreux
restes des victimes: et peut-être que Moïse,
en consacrant et en réglant cette coutume, a
été dirigé, comme pour tant d'autres détails
de la constitution hébraïque, par le double
désir d'associer l'idée de joie à l'idée
d'obéissance, et de faire participer les
pauvres aux libéralités du riche;
Deutéronome 12:6; cf. 1 Samuel 9:19; 16:3,8;
2 Samuel 6:19 (Tobie 1:12). Chez les
Hébreux, ce n'étaient que les sacrifices
individuels qui pouvaient être suivis de
festins religieux, parce qu'alors, sauf la
poitrine et l'épaule droite qui revenaient
de droit au prêtre officiant, toute la
viande de la victime était rendue à celui
qui l'avait offerte, Deutéronome 27:7; mais
il fallait qu'elle fût entièrement consommée
le jour même et le jour suivant, Lévitique
7:17; de là aussi l'obligation d'inviter,
surtout s'il s'agissait d'une grosse pièce
de bétail, tous les membres de la famille,
et souvent encore quelques convives de plus;
les lévites sont particulièrement
recommandés, Deutéronome 12:12, ainsi que
les étrangers, les veuves, et les orphelins,
Deutéronome 16:11. Les domestiques, comme
faisant partie intégrante de la famille
ancienne, ne sont pas mentionnés à part.
Des repas avaient encore lieu à l'époque de
certaines fêtes publiques, Deutéronome
16:11; sq., et notamment le festin des
dîmes, q.v.
Chez les païens, c'était tantôt dans les
temples, tantôt dans des maisons
particulières, que se célébraient les
festins des sacrifices, 1 Corinthiens 8:10.
Nous en trouvons un exemple, Nombres 25:2. Y
participer était regardé de la part des
Israélites comme une participation à
l'idolâtrie, Psaumes 106:28 (Tobie 1:12); 1
Corinthiens 10:20; Apocalypse 2:14, et les
apôtres les avaient sévèrement interdits aux
chrétiens, Actes 15:29; 21:25; 1 Corinthiens
8:1. Cependant ils n'y attachaient pas
l'idée d'une souillure se communiquant d'une
manière sacramentelle, ex opere operato;
ce n'étaient pas les viandes qui
souillaient, mais la sympathie ou l'adhésion
tacite à des cérémonies païennes: aussi,
lorsque des victimes avaient été offertes
aux idoles, il arrivait souvent que les
pauvres (et les avares, Théophr. Caract 10)
en revendaient une partie au boucher pour
s'indemniser de leurs frais, ou diminuer la
grandeur de leur sacrifice. Dans ce cas, ces
viandes rentraient en quelque sorte dans le
droit commun, et saint Paul permet aux
chrétiens d'en acheter et d'en manger, sans
s'en inquiéter pour la conscience, 1
Corinthiens 10:25. Ce n'était plus de la
viande des sacrifices, c'était de la viande
de boucherie.
FESTUS
(Porcius), affranchi, douzième procurateur de la Judée, succéda à Félix, Actes 24:27, dans la première année de Néron (61 ou 62 avant J.-C.). Comme son prédécesseur, il voulut plaire aux Juifs, et ne sut rien faire mieux que de persécuter l'Évangile en laissant Paul en prison. Trois jours après son arrivée à Césarée, cet affranchi monta à Jérusalem, et donna audience au souverain sacrificateur et aux premiers d'entre les Juifs, qui lui demandèrent de laisser venir Paul à Jérusalem, car ils se proposaient de le faire assassiner en chemin. Festus refusa de pousser la condescendance jusque-là, et de retour chez lui, il se fit présenter l'apôtre pour l'interroger, mais sans résultat. Quelques jours après, Agrippa II et Bérénice sa sœur et concubine, étant venus le voir, il profita de l'occasion pour interroger Paul une seconde fois et le faire voir et entendre à ses augustes visiteurs. L'apôtre se défendit lui-même et témoigna plus de déférence au roi qu'au procurateur, qui l'interrompit avec toute la froideur d'un homme d'État en lui disant: «Ton grand savoir te met hors de sens», parce qu'il avait parlé des glorieuses souffrances de Christ et de sa résurrection. La séance fut bientôt levée, et Paul eût apparemment été relâché s'il n'en eût appelé à l'empereur. Festus eut, comme son prédécesseur, à lutter contre les voleurs et les brigands, et contre un certain magicien qui attirait le peuple dans le désert. II mourut bientôt après, laissant une réputation d'injustice et de nullité, et fut remplacé par Albinus, l'an 62 ou 63.
FÊTES.
Les Israélites avaient quatre
fêles principales, énumérées Lévitique 23:
celles de Pâques, de la Pentecôte, des
Expiations et des Tabernacles,
— Voir: les art, spéciaux.
Ces fêtes qui réunissaient tous les
Israélites mâles auprès du tabernacle, Exode
23:17, devaient contribuer à resserrer leurs
liens, et à vivifier l'amour de la patrie;
mais ce serait une grande erreur de ne voir
dans leur institution qu'un but politique;
elles avaient au contraire un caractère
essentiellement religieux, comme nous
pourrions déjà le conclure en voyant que le
nombre 7, symbole de l'alliance, leur
servait de base et de régulateur. Il est à
remarquer qu'elles se rattachaient à la fois
à des faits historiques et aux principales
récoltes de l'année, et comme telles elles
étaient un hommage rendu par les Israélites
au Dieu qui les conservait et les bénissait,
tant par les bienfaits de la nature que par
les dispensations de sa Providence; elles
devaient être, en conséquence, des temps de
reconnaissance et de joie; de là leur nom
général, en hébreu chaggim, qui
signifie réjouissances, et la presque
synonymie, même en français, des mots de
fête et de réjouissances. Chacune de ces
fêtes consistait essentiellement en
sacrifices dont le rite était exactement
prescrit; certains jours de la fête étaient
même comme le sabbat, distingués par une
complète cessation des travaux de la vie
ordinaire.
— Aux solennités instituées par Moïse les
Juifs ajoutèrent, après l'exil, les fêtes de
Purim et de la Dédicace.
FEU.
Il était défendu aux Israélites
d'allumer aucun feu dans leurs maisons le
jour du sabbat, Exode 35:3, pour aucun des
besoins du ménage, four, cuisine, etc,
quoiqu'il soit permis de croire que la même
défense ne s'étendît pas jusqu'au besoin de
se préserver du froid dans la saison plus
rigoureuse.
— Un feu éternel devait brûler sur l'autel
des holocaustes, Lévitique 6:13, institution
symbolique destinée à rappeler le feu dont
doivent brûler pour le service du Très-Haut
les cœurs de ses vrais adorateurs, destiné à
rappeler aussi le sacrifice perpétuel qui
devait être offert en expiation jusqu'au
jour où la grande Victime aurait été offerte
une fois pour toutes. L'antiquité païenne a
connu ce symbole; on se rappelle le feu de
Vesta, et l'église romaine l'a conservé dans
ses lampes éternelles.
— Si quelqu'un, dans un but ou dans un
autre, avait allumé du feu dans un champ,
peut-être pour le purifier, en brûlant les
mauvaises herbes, et que le feu s'étendît
hors du champ et eût consumé le blé d'un
champ voisin, celui qui avait fait le feu
était responsable du dommage, Exode 22:6.
— Outre ces détails qui nous sont fournis
par la loi mosaïque, il est question du feu
dans un certain nombre de passages, soit en
parlant de Dieu qui est appelé un feu
consumant, Deutéronome 4:24, soit en parlant
des messagers de Dieu qui sont comparés à
des flammes de feu, Psaumes 104:4, soit
enfin en parlant des peines de l'enfer,
Matthieu 25:41.
FÈVES
(fava rotunda oblonga), légume bien connu, qui, étant frais et rôti convenablement, était une nourriture assez recherchée, surtout des pauvres, et qui était cultivé avec succès en Palestine, 2 Samuel 17:28. On en faisait même du pain en mêlant la farine au froment et à d'autres céréales, Ézéchiel 4,9. Pline, 18:30, élève la fève au-dessus de tous les autres légumes à cause de cette propriété. L'usage de la fève portant au sommeil, il était défendu au souverain sacrificateur d'en manger le jour de la fête des Expiations, au dire de quelques rabbins.
FIANÇAILLES,
— Voir: Mariage.
FIEL.
Le fiel, puissant digestif,
mélangé avec le vin passait pour activer
l'action de celui-ci, et pour le rendre très
particulièrement enivrant, de sorte qu'il
exposait promptement à la risée générale
celui qui avait bu de ce mélange, en même
temps qu'il amortissait chez lui le
sentiment de la douleur. C'est dans ce
dernier sens qu'on peut comprendre l'usage
qui fut fait du fiel dans la boisson
présentée à notre Seigneur sur la croix,
Matthieu 27:34; cf. Psaumes 69:21; Jérémie
8:14; 9:15; Lamentations 3:19. Dans la
plupart des cas, c'est par ce mot qu'on a
traduit l'hébreu rosch qui signifie
poison en général,
— Voir: Poison;
le fiel serait plutôt désigné par le mot
merérah, Job 16:13; ou merorah,
20:14,25.
FIENTE
de pigeon, 2 Rois 6:25,
— Voir: Colombe.
FIÈVRE,
— Voir: Maladies.
FIGUIER,
hébreu teénah, Genèse
3:7, et ailleurs, Matthieu 7:16, etc. Arbre
et fruit fort commun en Palestine, et
suffisamment connu chez nous; le ficus
carica de Linnée. Les Hébreux
l'estimaient comme une des plus riches
productions de leur sol, Proverbes 27:18;
Cantique 2:13; Nombres 13:24; Deutéronome
8:8; Jérémie 5:17; 8:13; Osée 2:12; Joël
1:12; Aggée 2:19; Zacharie 3:10; Jean
1:48,50, etc. Son tronc fort et noueux, ses
branches qui s'étendent au large, ses
feuilles à cinq lobes, d'un vert foncé à la
face supérieure, vert clair et soyeux à la
face inférieure, donnent un ombrage agréable
et rafraîchissant sous lequel on aime à se
reposer, 1 Rois 4:25, et dont les prophètes
ont souvent tiré l'image du repos éternel
promis aux saints de Jéhovah, comme la
promesse d'une prospérité temporelle, Michée
4:4. Zacharie 3:10. Ses fleurs sont
recouvertes d'une enveloppe charnue, ce qui
a fait douter les anciens de la floraison de
cet arbre; elles paraissent avant les
feuilles, et mûrissent avant elles, en
Palestine vers la mi-mars. C'est ainsi qu'on
doit s'expliquer peut-être l'étonnement de
Jésus de ne pas trouver de figues sur un
figuier déjà couvert de feuilles, Matthieu
21:19; mais,
— Voir: plus bas.
Les fleurs ne sont cependant pas toutes
hermaphrodites, et il n'y a que les fleurs
femelles qui portent des fruits,
lorsqu'elles ont été comme fécondées par un
moucheron (cynips psenes) qui, après avoir
déposé ses œufs dans les fleurs mâles du
figuier sauvage (caprificus), s'envole, lui
ou les moucherons nouvellement éclos, et se
dirige couvert de pollen vers les fleurs
femelles qu'il féconde par ses piqûres et
amène à maturité, fructification
artificielle connue sous le nom de
caprification; des jardiniers habiles
favorisent le travail de ces jardiniers
moucherons, et s'occupent à les diriger dans
leurs opérations. Les figuiers croissent
avantageusement au bord des chemins et des
grandes routes, dont la poussière paraît
hâter leur maturité et augmenter leur
fertilité.
Les figues étaient un aliment sain et fort
abondant, 1 Samuel 25:18; 30:12; Jérémie
24:2; les anciens en connaissaient trois
espèces:
-
Les figues hâtives, Jérémie 24:2; cf. Ésaïe 28:4; Osée 9:10 (bikkourah), mûrissant après un hiver peu rigoureux vers la fin de juin, et à Jérusalem peut-être plus tôt; elles passaient pour très rafraîchissantes.
-
Les figues d'été, mois d'août: on les séchait ordinairement pour les conserver ou pour les mettre dans le commerce et en faire des envois; c'est par masses compactes ayant la forme de gâteaux qu'on les apprêtait pour les expéditions, 1 Samuel 25:18; 30:12; 2 Rois 20:7; Ésaïe 38:2).
-
Les figues d'hiver qui mûrissent tard, lorsque les feuilles sont déjà tombées, et persistent sur l'arbre jusqu'au printemps, lorsque l'hiver est doux; elles sont plus longues que les figues d'été, et ont une couleur foncée tirant sur le violet.
— On voit par là que le figuier porte des
fruits pendant une grande partie de l'année,
surtout dans les climats tempérés, cependant
il demande beaucoup de soins pour réussir
convenablement, Proverbes 27:18; cf. Luc
13:7.
Les vertus médicinales de la figue étaient
connues fort anciennement, surtout pour la
guérison des abcès, des ulcères, et de
quelques maladies de la gorge, esquinancies,
etc., 2 Rois 20:7; Ésaïe 38:21.
Amos 7:14, il est dit que le
prophète, simple homme des champs,
s'occupait à piquer (non pas à cueillir) des
figues sauvages (shikemim);
— Voir: Sycomore.
Genèse 3:7. Les feuilles de figuier
dont Adam et Ève se firent des ceintures en
les cousant ensemble, étaient, à ce qu'on
pense, des feuilles du figuier appelé par
Linnée musa paradisiaca, beaucoup
plus larges, et d'une longueur prodigieuse:
on s'en sert encore dans quelques pays pour
des usages semblables, et il y a des
sauvages qui couvrent leurs huttes de ces
feuilles, s'en font à eux-mêmes des
couvertures, ou en enveloppent leurs
cadavres.
— D'autres ont voulu y voir le bananier.
Matthieu 21:19; Marc 11:13. Histoire
du figuier stérile. Pourquoi est-ce que
Jésus le maudit, puisque ce n'était pas la
saison des figues? Pour tout autre arbre que
celui dont il s'agit, la réponse serait
difficile; mais pour le figuier qui doit
porter, comme nous l'avons dit, des fruits
presque toute l'année, soit hâtives, soit
tardives, on comprend que Jésus ait dû
s'étonner de n'en trouver aucune, lorsque du
reste l'arbre, bien garni de feuilles,
paraissait fort et vigoureux. Il eût pu
arriver cependant que l'arbre eût été
dépouillé de ses fruits, si c'eût été la
saison en laquelle on les cueille
ordinairement, mais ce n'était pas le cas:
le Seigneur considère donc cet arbre comme
jetant toute sa sève et sa force dans un
extérieur inutile, et il le retranche,
voulant signifier par là qu'il en ferait de
même de tous ceux chez qui, cherchant les
fruits de la vraie repentance, il ne les
trouverait pas.
— En tout cas, le passage offre quelques
difficultés qu'on ne peut lever entièrement.
-
FILS, Filles.
C'était un honneur aux femmes
hébraïques, comme aux Orientales, d'avoir
des enfants, Genèse 24:60; Psaumes 113:9;
128:3,6; la stérilité était considérée comme
un malheur et comme une dure punition du
ciel, 1 Samuel 1:6; Genèse 16:2; 30:1,23;
Ésaïe 47:9; 49:21; Luc 1:23; les femmes
stériles étaient même un objet d'opprobre,
Job 24:21. Partout, en Orientales enfants
étaient une richesse (cf. Esther 5:11), et
une postérité nombreuse, surtout des fils
capables de continuer et la race et le nom,
étaient considérés comme une bénédiction
d'en haut, Psaumes 127 et 128, Ecclésiaste
6:3. Aussitôt après leur naissance (à
laquelle avait présidé une sage-femme,
Genèse 38:28. Exode 1:15, quoique pas
toujours, verset 19), les enfants des
Hébreux étaient baignés dans de l'eau,
Ézéchiel 16:4, puis frottés de sel et
entourés de langes, cf. Job 38:9. Au bout de
huit jours ils étaient circoncis, et on leur
donnait un nom, ordinairement en rapport
avec une des circonstances qui avaient
accompagné ou précédé leur naissance.
L'allaitement était l'affaire de la mère, 1
Samuel 1:23; 1 Rois 3:21; comme chez les
Grecs, les femmes du plus haut rang
n'avaient garde de négliger ce devoir de
nature (Iliad. 22, 83), et ce n'était que
dans les palais des rois, ou bien lorsque la
santé de la mère ne le permettait pas, que
des nourrices entraient dans la famille, où
elles jouissaient, dès ce moment, d'une
grande considération, Genèse 24:59; 35:8
(cf. Virgile Æneid. 7:1. Odyss. 1, 428). Le
sevrage avait lieu ordinairement vers l'âge
de trois ans, 2 Maccabées 7:27; Genèse 21:8;
Exode 2:9-10; on l'accompagnait d'une
offrande, 1 Samuel 1:24, et d'un repas de
réjouissances, Genèse 21:8. Pendant les
premières années, les fils et les filles
recevaient une éducation commune sous les
yeux de leur mère, cf. Proverbes 31:1; mais
lorsque les premiers avaient atteint un
certain âge, ils étaient remis, surtout dans
les familles un peu aisées, à des
précepteurs, 2 Rois 10:1,5 (nourriciers),
Esther 2:7; 1 Chroniques 27:32, qui étaient
ordinairement des esclaves instruits, mais
sur les fonctions desquels nous n'avons pas
de plus amples détails;
— Voir: Enseignement.
Dans les familles moins riches, ou peut-être
moins occupées, le père faisait lui-même
l'éducation de ses enfants, Proverbes 1:8;
4:3-4; cf. Deutéronome 6:7; 11:19; Psaumes
78:5.
— Les filles restaient jusqu'à leur mariage
sous les yeux de leur mère et vivaient en
général assez retirées. L'autorité des
parents sur leurs enfants, principalement
celle des pères, était presque illimitée;
cependant elle ne s'étendait pas au droit de
vie et de mort, et lorsqu'un père,
désespérant de corriger un enfant vicieux
voulait le faire périr, il devait suivre une
action juridique, le faire accuser par sa
mère, obtenir une sentence du tribunal, et
trouver des voisins qui consentissent à
servir de bourreaux, Deutéronome 21:18-21,
autant de formalités qui restreignaient de
fait les droits du père à cet égard, et
prévenaient de terribles infanticides.
Les enfants n'étaient pas enveloppés dans
les sentences prononcées contre leurs
parents, Deutéronome 24:16; cf. 2 Rois 14:6,
à l'exception des condamnations pour dettes
qui pouvaient entraîner pour eux la perte de
la liberté au profit du créancier, chez les
Juifs comme chez les Grecs et les Romains, 2
Rois 4:1; Ésaïe 50:1; Néhémie 5:5; Matthieu
18:25. Lorsqu'une fille avait été vendue
comme esclave, c'était sans retour, elle ne
pouvait recouvrer sa liberté, Exode 21:7,
parce que sans doute le législateur pensait
qu'elle ne tarderait pas à devenir l'épouse
ou la concubine de son maître ou de son
fils;
— Voir: Esclaves.
Les fils héritaient à l'exclusion des Ailes,
ce qui doit toujours avoir lieu dans une
législation qui autorise la polygamie, mais,
lorsqu'il n'y avait pas de fils, les filles
étaient admises à hériter, à condition
qu'elles se mariassent dans leur tribu pour
ne pas y rendre des étrangers propriétaires
du sol, Nombres 26, et 36. Le fils
premier-né avait une double portion, et
était probablement chargé d'entretenir et de
protéger ses sœurs: en tout cas, il paraît
que son consentement était nécessaire à leur
mariage, même du vivant du père, Genèse
24:50; cf. 34:13-17.
FLÈCHE,
— Voir: Arc et Divination.
FLEUVE.
Ce nom se donne quelquefois sans autre désignation à l'Euphrate, q.v., au Jourdain, au Nil, et même à la mer, Jonas 2:4; Habacuc 3:8-9; cf. Psaumes 24:2; 74:15; Hérodote 1, 7. Le Jourdain, l'Arnon, le Jabbok, le Kérith, le Sorek, le Kison, le Bézor, le Cédron, sont les principaux fleuves, rivières ou torrents mentionnés dans l'Écriture; il en sera parlé aux articles spéciaux, comme de plusieurs autres qui, presque tous, ont pris le nom de la ville voisine la plus importante. Quelques interprètes ont voulu voir dans Ésaïe 57:6, une trace d'un culte des fleuves qui aurait existé parmi des Juifs idolâtres, mais le vrai sens du passage est: «Les parties désertes, nues et rocailleuses des vallées sont ton lot.»
FLÛTE,
— Voir: Musique.
FOIN.
Les passages. Proverbes 27:25; Amos 7:1, montrent que les anciens Hébreux n'employaient pas seulement pour fourrage l'herbe verte et sur pied, mais encore l'herbe séchée: le foin servait aussi de combustible, Matthieu 6:30; Luc 12:28.
FONTAINES.
Il y en avait de deux espèces
chez les Hébreux: les puits ou réservoirs
dont nous avons parlé à l'article Citerne,
q.v., et les sources proprement dites. Ces
dernières étaient naturellement bien plus
estimées, Jérémie 2:13; Lévitique 14:5;
15:13; Nombres 19:17. Les plus célèbres sont
celles de Siloé, de Guihon, de Roguel, de
Hen-Guédi; on trouve encore nommées celles
de Hen-Sémès, Hen-Guaddim, Hen-Héglajim,
etc. (Hen signifie source).
— La fontaine d'eaux vives mentionnée
(apparemment comme figure), Cantique 4:15,
se trouverait encore, et fort abondante, au
dire de quelques voyageurs, à une lieue de
Tyr, dans la plaine. Elle est bâtie en forme
de tour carrée, dit Calmet, et haute de 15
coudées; les eaux en sortent par quelques
ouvertures avec tant d'impétuosité qu'elles
font tourner, en sortant de là, un moulin à
cinq meules.
— La pureté et la chasteté de l'épouse est
comparée à une source close, à une fontaine
cachetée, Cantique 4:12, et l'on a voulu
s'évertuer à savoir où était située cette
fontaine; on l'a mise à une lieue de
Bethléhem. C'est pousser le positivisme un
peu loin.
— Enfin l'on montre encore dans la tribu de
Dan, près du lieu nommé Lechi, la source qui
jaillit d'une des dents de la mâchoire
trouvée par Samson.
FORÊTS.
Les plus remarquables et les plus fameuses étaient celtes du Liban, 1 Rois 5:14, d'Éphraïm, Josué 17:15; 1 Samuel 14:25; 2 Samuel 18:6, de Hérets dans la tribu de Juda, 1 Samuel 22:5, touchant à la partie sud de la précédente; de B?san, composée de chênes, Zacharie 11:2, de Béthel, qui faisait peut-être partie de celle d'Éphraïm, 2 Rois 2:24; cf. verset 23, de Tsahanajim, Juges 4:11. Les sommets du Carmel et du Thabor, de même que les rives du Jourdain, dans toute leur étendue, étaient également riches en arbres de diverses espèces. Toutefois, si les forêts de la Palestine étaient considérables lorsque les Hébreux vinrent s'y établir, elles ne tardèrent pas à diminuer, soit à cause de la nombreuse population qui venait y puiser constamment, soit à cause des défrichements que nécessita la culture des terres: le fumier et le foin remplacèrent en partie le bois comme combustible.
FORTIFICATIONS, Forteresses.
Dans l'antiquité, comme en
général chez tous les peuples peu ou point
civilisés, chaque ville était une espèce de
forteresse, ville close, enclos muré, abri
contre les coups de main des brigands, ou de
peuplades ennemies. La même chose avait lieu
chez les Hébreux, à l'époque première de
leur établissement en Canaan. Cependant ils
ne tardèrent pas à comprendre la nécessité
de se retrancher d'une manière peut-être
moins générale, mais plus solide et plus
régulière; aussi eurent-ils leurs villes
fortes déjà avant l'exil, situées dans des
positions avantageuses, particulièrement sur
les frontières de leur pays, Rama, Guebah,
Mitspa, Beth-Horon, Tadmor et d'autres, 1
Rois 15:17,22; 2 Chroniques 8:4-5; 14:6,
etc. Puis au retour de l'exil, les villes
fortes acquirent une plus grande importance
encore, et furent distinguées avec soin des
villages ou des villes non fortifiées,
— Voir: 1 Maccabées 4:61; 12:35, etc.
Les fortifications étaient elles mêmes
entourées de fort près d'une ou deux
murailles, 2 Chroniques 32:5, quelquefois
fort épaisses, garnies de créneaux, de
parapets et de tours, et fermées par des
portes très solides (doublées de fer à
Babylone, Ésaïe 45:2), retenues par des
verrous énormes également de fer, 1 Rois
4:13.
— Sophonie 1:16; Ésaïe 54:12; Jérémie 51,
58:12; Ézéchiel 26:2; 27:11; 2 Chroniques
26:15; 14:7; 32:5. Au-dessus des portes se
trouvait une petite tour avec une chambre
d'observation, 2 Samuel 13:34; 18:24,33; 2
Rois 9:17; 2 Chroniques 26:9; cf. 14:7.
(C'est dans une de ces chambres que le roi
David, ayant appris la mort d'Absalon, monta
pour pleurer ce fils dont la lin
l'affligeait autant qu'avait fait sa vie).
Autour de cette muraille était un petit mur
(hhel) ou selon d'autres, mais moins
probablement, un fossé, 2 Samuel 20:15; 1
Rois 21:23; Ésaïe 26:1; Nahum 3:8.
— Il y avait encore en rase campagne de
petits forts, et des guérites d'observation,
2 Rois 18:8; 2 Rois 25:4, et des citadelles
dans les villes comme dernier refuge, Juges
9:51. La place la plus forte de la Palestine
de tout temps a été Jérusalem.
Avant de mettre le siège devant une ville,
les Hébreux devaient lui offrir de
capituler, Deutéronome 20:10; cf. 2 Rois
18:17; puis ils disposaient leurs lignes de
circon-vallation, Ecclésiaste 9:14; 2 Rois
25:1; Jérémie 52:4; Ézéchiel 4:2; 17:17, et
s'occupaient de dresser une terrasse
d'attaque, 2 Samuel 20:15; 2 Rois 19:32;
Ésaïe 37:33; Jérémie 6:6; Ézéchiel 4:2;
17:17; 26:8. On mettait alors en œuvre les
instruments de siège, béliers et autres
machines, avec lesquels on battait en brèche
la muraille ennemie. Ézéchiel 26:9; 21:27.
Le travail des mines souterraines ne fut
connu que plus tard, Les assiégés ne se
bornaient pas seulement, pour leur défense,
à tirer des flèches du haut de leurs
murailles, 2 Samuel 11:24, mais ils jetaient
encore des pierres, des meules et tout ce
qui leur tombait sous la main, versets 20 et
21, même de l'huile bouillante, d'après
Flavius Josèphe. Ce n'est que plus tard
qu'apparaissent les catapultes, machines de
l'invention d'un ingénieur, dit l'historien
sacré, 2 Chroniques 26:15. On cherchait
aussi, par des sorties habilement préparées,
à repousser les assiégeants en les
affaiblissant, 1 Maccabées 6:31. Quelquefois
les sièges duraient fort longtemps, et
pouvaient affamer les villes les mieux
approvisionnées, au point de les obliger de
recourir, pour ne pas mourir de faim, aux
aliments les plus dégoûtants et les plus
inaccoutumés, 2 Rois 6:25,29; 18:27;
Lamentations 4:10; 1 Maccabées 6:53; 13:21.
Les villes prises d'assaut étaient
ordinairement rasées et toutes les maisons
détruites, la charrue nivelait le sol, dû
sel y était semé, les habitants égorgés ou
conduits en esclavage, Juges 1:25; 9:45; 1
Maccabées 5:50-51. On sévissait moins
cruellement contre les villes qui se
rendaient.
— La loi défendait aux Israélites de nuire
aux arbres fruitiers dès villes qu'ils
assiégeaient, Deutéronome 20:19; cependant,
cf. 2 Rois 3:25.
FORTUNAT,
1 Corinthiens 16:17, Romain d'origine comme l'indique son nom, vint de Corinthe à Éphèse visiter Paul, et retourna avec Stéphanas et Achaïque, porter aux Corinthiens la première épître de cet apôtre, dans laquelle il reçoit lui-même un beau témoignage, et est recommandé à la considération des fidèles. Il est du reste inconnu.
FORUM d'Appius, ou marché d'Appius,
Actes 28:15 (ou marché
d'Appius), petite ville d'Italie, à 43
milles (55 kilomètres) au sud de Rome, près
de la voie Appienne qui, allant de Rome
(porta Capena) à Brindes, était en cet
endroit interrompue parles marais Pontins
(Horat. Sat. 1, 5; 3). Les voyageurs de
distinction ne s'y arrêtaient guère, soit à
cause de la mauvaise qualité de l'eau, soit
surtout à cause de la mauvaise réputation
que donnait à cette petite ville la conduite
de ses habitants, dont un grand nombre
étaient matelots.
— À 10 milles de là, sur la route de Rome,
était la ville des Trois-Boutiques (auj.
Cisterna) également nommée, Actes 28:15; il
s'y trouvait un hôtel ou auberge (taberna
diversoria), peut-être trois, que les
voyageurs préféraient en général à celle du
marché d'Appius. Lett, de Cicéron à Atticus,
2, 11 et 13. Les restes de ces deux villes
comptent encore quelques habitants.
FOUET.
De tout temps la peine du fouet
a été la plus usitée chez les Hébreux, et la
loi la sanctionne, Deutéronome 25:2, pour
les délits civils. Le patient, couché, et en
présence du juge, recevait les coups, mais
jamais plus de quarante, qui lui étaient
administrés avec des verges: les écourgées
ou étrivières dont il est parlé, 1 Rois
12:11,14; 2 Chroniques 10:11,14, fouets de
cuir avec des nœuds ou des pointes,
n'étaient pas permises par la loi.
Les coups devaient être appliqués sur le
dos, entre les deux épaules et la ceinture,
jamais sur la plante des pieds comme dans
quelques barbares contrées de l'Orient. Les
étrivières vinrent plus tard, et les coups
furent appliqués par un valet de justice,
qui reçut l'ordre de ne jamais compter plus
loin de trente-neuf, afin de ne pas risquer
de dépasser les quarante s'il lui arrivait
parfois de mal compter; cela explique la
manière de parler de saint Paul, 2
Corinthiens 11:24. La flagellation avait
lieu, outre les délits civils, dans tous les
cas qui entraînaient la mort. Il y avait
aussi des délits à la répression desquels la
synagogue elle-même pourvoyait en faisant
fouetter les coupables; mais cette peine,
légale et particulière, n'était pas
ignominieuse (— Voir: Synagogue),
tandis que la peine ordinaire du fouet était
un supplice à la fois infamant et
douloureux. Notre Sauveur parlant des
douleurs de sa passion, met presque toujours
la flagellation en premier lieu, Matthieu
20:19; Marc 10:34; Luc 18:33; il subit une
peine civile, condamnation romaine, la même
qu'éprouvèrent les apôtres, Actes 16:22,
mais qui ne pouvait être prononcée contre
des citoyens romains, Actes 22:25; le nombre
des coups n'était pas limité. Saint Paul
parlant des maux qu'il a soufferts, 2
Corinthiens 11:24-25, distingue les coups
qu'il a reçus des Juifs, de ceux qu'il a
reçus ailleurs.
FOULON
(hébreu kobés, et peut-être aussi roguel). Ce métier consistait soit à donner aux toiles et aux tissus nouvellement faits la solidité et la fermeté nécessaires, soit à nettoyer et laver les étoffes de laine, manteaux, etc., déjà portées. Une même opération servait à faire l'une et l'autre chose, cependant le nettoyage et le blanchissage était l'occupation la plus ordinaire des foulons. Les vêtements qui devaient être lavés étaient d'abord trempés dans l'eau, puis foulés aux pieds ou broyés d'une autre manière; on employait encore pour le dégraissage des substances âpres, fortes, acides ou piquantes, de la vapeur de soufre, des sels alcalins, Malachie 3:2, des terres argileuses ou marneuses, et même de l'urine, Pline 28, 26; 35, 57. La plupart des habits donnés au foulon étaient blancs, Marc 9:3. Cependant il y en avait aussi de foncés; ces derniers se blanchissaient ordinairement d'un jour, tandis que les premiers exigeaient trois jours de lessivage. Un champ de foulon mentionné 2 Rois 18:17; Ésaïe 7:3; 36:2, était situé près de l'étang supérieur, ainsi à l'ouest de la ville; on en a conclu que les métiers qui avaient un plus grand besoin d'eau, et notamment les foulons, possédaient un district en dehors des murs d'enceinte: les foulons romains étaient également établis hors de la ville, à cause des exhalaisons insalubres produites par la nature de leurs travaux.
FOURMI,
insecte fort connu, que Salomon cite comme un exemple de vie intelligente et laborieuse, Proverbes 6:6; 30:25, et auquel les poètes et les moralistes de tous les temps ont reconnu avec justice les mêmes qualités, qui brillent dans sa conduite, et particulière et administrative.
FRELONS.
Le plus redoutable des insectes
de la famille des guêpes; il a jusqu'à 3
centimètres et plus de longueur; un petit
nombre suffisent pour tuer un homme ou un
cheval. Dans les trois passages de
l'Écriture où les frelons sont nommés, Exode
23:28; Deutéronome 7:20; Josué 24:1 (cf.
Sapience 12, 8), ils apparaissent comme
aides des Israélites dans l'extermination
des peuplades cananéennes. Quelques auteurs
ont voulu n'y voir qu'une métaphore, mais
Bochart a prouvé par plusieurs exemples, que
rien n'empêche que ces passages ne soient
pris à la lettre; plusieurs peuples ont, en
divers temps, été dépossédés par
l'apparition d'insectes innombrables et
dangereux; Élien, 11, 28, rapporte que les
Phasélites, qui demeuraient sur les
montagnes de Solyma, avaient été chassés de
leur pays par des guêpes, et comme ces
Phasélites étaient des Phéniciens ou des
Cananéens, il est évident que cet auteur
parle du même fait que celui qui est
rapporté dans Josué.
On comprend facilement la déroute qu'un
essaim de ces animaux peut mettre dans une
armée: on n'a ni armes, ni boucliers qui
puissent garantir de leurs attaques; on ne
sait comment les éviter; c'est une mort qui
voltige autour des oreilles en bourdonnant,
et qui provoque à la fuite la plus prompte
ceux qu'elle menace.
— En les envoyant au secours de son peuple.
Dieu voulait à la fois montrer qu'il protège
les siens, et les empêcher de se reposer sur
eux-mêmes en s'attribuant la victoire.
FRÊNE.
Ésaïe 44:14. On a traduit par frêne l'hébreu oren, à cause de son analogie avec le latin ornus, analogie qui pourrait n'être qu'accidentelle, mais qui semble avoir bien dirigé dans cette occasion, pourvu que parmi les différentes espèces d'ormes on s'en tienne au fraxinus ornus de Linnée (Rosenmuller, Gesenius, Winer). En tout cas, le frêne répond aux caractères qu'Ésaïe donne à l'oren.
FROMAGE,
— Voir: Bœuf.
FROMENT.
Hébreux bar ou shébèr,
expression générale qui comprend toutes les
graines connues des Israélites, le blé,
l'épeautre et l'orge, peut-être encore le
riz, Ésaïe 28:25; mais il n'est parlé
d'avoine ou de seigle nulle part. De toutes
ces espèces de froment, le blé était la plus
importante en Palestine, Ésaïe 28:25;
Ézéchiel 4:9. On le cultivait, comme l'orge,
dans toutes les parties du pays, Deutéronome
8:8; Juges 6:11; 1 Samuel 6:13; 2 Samuel
4:6; 17:28, et la terre en produisait plus
qu'il n'était nécessaire à la consommation
des habitants. Salomon en envoyait chaque
année en présenta Hiram, roi de Tyr, 1 Rois
5:11, et plus tard les Israélites en
expédiaient aux Tyriens des convois
considérables, comme objet de commerce,
Ézéchiel 27:17. Quelques médailles
représentent même la Palestine sous le
symbole d'épis.
— Les semailles se faisaient au mois de
marches-van (octobre); la moisson commençait
vers la tin de nisan, et finissait à
Pentecôte, Exode 34:22; Juges 15:1.
Maintenant encore on moissonne en avril dans
quelques contrées du pays, en mai dans la
Galilée. Au cinquantième jour depuis Pâques,
les Israélites offraient en offrande
tournoyée deux pains de fine farine, pétris
avec du levain, comme prémices de la
moisson, Lévitique 23:17. On ne réduisait
pas toujours le blé en farine pour le pétrir
et en faire du pain, mais quelquefois on
grillait au feu les épis avant qu'ils
fussent mûrs, et on les mangeait sans autre
accommodement, Josué 5:11; Ruth 2:14; 1
Samuel 17:17; 2 Samuel 17:28, ainsi que cela
se pratique maintenant encore en Palestine.
On les broyait aussi d'une manière plus
grossière, comme le gruau, Lévitique 2:14;
23:14; 2 Rois 4:42.
— En général le blé a toujours été cultivé
en abondance dans les contrées de l'Asie
Mineure et dans le nord de l'Afrique,
notamment en Égypte.
Le grain pilé dont il est parlé, 2 Samuel
17:19; Proverbes 27:22 (hébreu riphoth),
et que plusieurs interprètes ont diversement
compris, est probablement du gruau: il est
de même question de grain rôti et moulu, 2
Samuel 17:28.
— Voir: encore les articles
particuliers, Orge, etc.
FRONDE,
arme de guerre inventée par les
habitants des îles Baléares, ou plutôt par
les Phéniciens; elle consistait, comme on
sait, en une petite plaque de cuir fixée au
milieu d'une cordelette, ou en une tresse de
laine, de crins, de joncs, ou de cordes à
boyaux, renflée vers le milieu, sur la
partie large de laquelle on plaçait une
pierre: les deux extrémités de la fronde
sont dans la main de celui qui s'en sert, et
après avoir fait tourner avec violence
l'instrument deux ou trois fois autour de sa
tête, il lâche une des extrémités, et la
pierre s'élance de toute la force centrifuge
qu'elle a acquise, force suffisante souvent
pour percer de part en part un casque ou un
bouclier. Les Hébreux s'en servaient
beaucoup, surtout pour les troupes légères,
et les Benjami-tes en particulier passaient
pour fort habiles dans ce genre d'exercice,
tellement qu'ils atteignaient leur but, «à
un cheveu près, sans le manquer», Juges
20:16. David frappa au front le géant qui
faisait la terreur d'Israël, 1 Samuel 17:49.
Fugitif à Tsiklag, il vit arriver à son
secours une troupe d'hommes habiles à manier
la fronde de la main droite et de la main
gauche, 1 Chroniques 12:2. Enfin, Hosias
comptait parmi les armes de ses arsenaux un
grand nombre d'arcs et de frondes, 2
Chroniques 26:14. Cf. encore 2 Rois 3:25.
— Les bergers se servaient aussi de la
fronde pour éloigner de leurs troupeaux les
bêtes des champs et des forêts, 1 Samuel
17:40.
FRONTEAUX,
bandelettes de peau recouvertes
de parchemin, que les Juifs de la dernière
époque portaient sur le front en guise
d'amulettes;
— Voir: Phylactères.
C'était, pour ces malheureux formalistes,
avoir ces commandements pour fronteau entre
leurs yeux; mais par le même principe ils
eussent dû les écrire aussi sur leurs mains
et sur leurs fronts. Sous ombre d'obéir à la
parole de Dieu, ils ne faisaient que se
conformer aux superstitions orientales, et
faisaient de ces petits morceaux de
parchemin des amulettes contre les maladies
et les accidents, marchant de la manière la
plus opposée au but que s'était proposé le
saint législateur.
— On avait su même en faire un petit article
de luxe, que les dames portaient avec
coquetterie, habiles à faire ressortir la
blancheur de leur front sans cacher la
grandeur ou la forme de leurs yeux. Cette
pratique des fronteaux ne fut, au reste,
connue que fort tard.
FRUITS,
— Voir: Jardins.
D'après la loi de Moïse, les fruits d'un
arbre nouvellement planté étaient pendant
les trois premières années réputés impurs et
appelés prépuces, Lévitique 19:23; on ne
pouvait en manger. Le produit de la
quatrième année était offert en prémices à
l'Éternel, et le Juif ne pouvait jouir du
revenu de son arbre qu'à partir de la
cinquième année. Ces prescriptions étaient
si religieusement observées chez les Juifs,
qu'au dire de quelques rabbins, on ne se
serait pas seulement permis d'employer pour
la teinture ou le chauffage les écorces des
noix et des grenades pendant les années
défendues.
— On a voulu voir dans cette loi une simple
mesure d'agriculture, et Michaélis rappelle
qu'en effet les jardiniers ont coutume de ne
pas laisser porter de fruits aux arbres
fruitiers pendant leurs premières années, et
d'abattre tous les bourgeons, afin de rendre
l'arbre d'autant plus vigoureux et plus
riche; comme on coupe les cheveux des jeunes
filles pour qu'ils croissent dans la suite
plus forts et plus beaux. Mais sans
méconnaître entièrement la vérité de ce
point de vue, il faut cependant voir plus
haut. Le but de l'Éternel était d'habituer
son peuple à lui rapporter toutes choses, à
se considérer comme simple fermier de la
terre, et il exigeait de lui les prémices de
toute récolte et de tout produit; ce n'eût
pas été lui rendre hommage que de lui offrir
les fruits débiles des premières années, et
l'Hébreu devait lui présenter du meilleur de
son crû, attendre ainsi que la quatrième
année fût arrivée, et renoncer lui-même aux
premières récoltes.
— On a rappelé ailleurs la défense faite aux
Israélites d'endommager en cas de guerre les
arbres fruitiers de leurs ennemis.
Deutéronome 20:19.
Dans le langage de l'Écriture, le fruit
marque quelquefois la récompense, Psaumes
58:11; Proverbes 1:31, ou le résultat, les
conséquences, Galates 5:22; Philippiens
1:11; Jacques 3:18; Romains 7:5. Les
affections déréglées fructifient à la mort.
FUITE
de Jésus en Égypte, Matthieu
2:13-14. On pense que Joseph, Marie et
l'enfant se retirèrent à Matarée, dans le
voisinage du temple d'Onias, près de
Léontopolis, où se trouvaient un grand
nombre de Juifs. Cette fuite serait une date
importante pour la chronologie, puisqu'on
sait en quelle année mourut Hérode, et quand
commença le gouvernement d'Archélaüs, si
l'on savait quel était l'âge de Jésus lors
de sa fuite et lors de son retour.
— Eusèbe, Athanase et d'autres Pères, ont
raconté qu'à l'arrivée de Jésus toutes les
idoles de l'Égypte furent renversées. On a
voulu appliquer à cet événement les passages
Ésaïe 19:1; Jérémie 43:13.
FUMIGATIONS.
Il paraît que la forte, et
souvent désagréable transpiration du corps
humain sous le chaud soleil de l'Orient, a
fait sentir de bonne heure la nécessité d'y
remédier par des fumigations fréquentes et
de bonne senteur. De là cet usage immémorial
de parfumer non seulement les chambres, les
vêtements et grand nombre d'ustensiles, mais
même les hôtes à leur arrivée ou à leur
départ, leur tête, leur barbe, leurs pieds.
On portait des encensoirs devant les
princes, et quand ils entraient dans une
ville, ils trouvaient de distance en
distance, dans les rues, des parfums qu'on
brûlait en leur honneur (Q. Curt. 8, 9). De
pareilles offrandes et marques de respect
furent bientôt présentées à la divinité, que
l'on supposait accessible aux jouissances
naturelles, ou comme un simple emblème de
culte et d'adoration, Deutéronome 33:10; on
chassait, au contraire, les démons par des
fumigations désagréables, Tobie 6:7; 8:2.
C'est surtout chez les païens que l'encens
était offert en profusion sur les autels des
dieux, 1 Rois 11:8; 18:33; 2 Rois 22:17;
23:5; Jérémie 1:16; 7:9; 44:3; Osée 2:13;
Ésaïe 65:3.
— La loi de Moïse prescrivait également
l'usage de parfums pour le culte de
l'Éternel, dans l'offrande du gâteau,
Lévitique 2:1, dans l'offrande pour le
péché, 16:6,12, et chaque jour, matin et
soir, lorsque le souverain sacrificateur
allumait les lampes, Exode 30:7-8, cf. Luc
1:9. Si ces fumigations avaient l'avantage
de purifier l'air renfermé du sanctuaire,
souvent exposé à se corrompre par l'odeur
des victimes sacrifiées, il est évident que
le but était essentiellement religieux. Jean
vit dans sa prophétique vision l'autel
chargé de parfums montant au ciel avec les
prières des saints, Apocalypse 8:3-5.
— Les ingrédients qui entraient dans la
composition du parfum du sanctuaire, et
qu'il était défendu, sous peine de mort,
d'employer à des usages profanes, étaient le
stacte, l'onyx, le galbanum et l'encens pur,
le tout à doses égales, et préparé avec du
sel, Exode 30:34,38. Les rabbins y ajoutent
encore la myrrhe, la casse, le nard, le
safran, la cannelle, et d'autres épices
également fortes et odorantes.
— L'un des encensements les plus solennels
était celui que le souverain sacrificateur
offrait au grand jour des expiations, dans
le saint des saints, devant le couvercle de
l'arche de l'alliance, Lévitique 16:12, sq.
Le soin d'offrir le parfum, soit journalier,
soit annuel, était chaque fois déterminé par
le sort, comme les autres fonctions des
prêtres, 1 Samuel 2:28; Luc 1:9. Mais
d'après deux passages du Talmud, celui qui
avait une fois offert l'encens était exclu
des tirages suivants, parce que cette
fonction étant considérée comme une
bénédiction spéciale, il convenait que tous
pussent y prendre part successivement,
Deutéronome 33:10. Pendant qu'on offrait le
parfum, le peuple se tenait en prière dans
le parvis, Luc 1:10, où le prêtre, après
avoir achevé son office, venait lui donner
la bénédiction du Seigneur. Offrir des
encensements sur des hauts lieux, ou partout
ailleurs que dans le sanctuaire national,
était considéré, au temps de David, comme un
acte de culte idolâtrique et illégal, 1 Rois
3:3; 22:44; 2 Rois 12:3; 15:4; 16:4; cf. 2
Chroniques 32:12; 1 Maccabées 1:58.