Page 302 - LE MANUEL DE LA BIBLE
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Il va sans dire que toutes les règles d'interprétation n'ont de valeur qu'autant
que le sens littéral a été préalablement déterminé d'une manière exacte et
complète; s'il s'agit d'un type ou d'un symbole, il faut préciser d'abord quelle
est l'action ou le symbole dont il faut déterminer la signification allégorique.
Aussi longtemps que ce travail n'est pas fait, on ne peut pas songer à une
interprétation sérieuse. Il faut savoir d'abord quelle est la chose, avant
d'examiner ce qu'elle peut signifier.

§ 111. Des règles d'interprétation. Première règle. - Il faut d'abord
déterminer le but et l'objet de l'allégorie, soit d'après le contexte, soit d'après
des passages parallèles; il faut examiner en outre quelle est la vérité
fondamentale et unique que la parabole est destinée à mettre en saillie, la
distinguer avec soin de toutes les autres vérités accessoires qui s'y rattachent,
et rapporter à cette vérité fondamentale les différentes parties de la parabole,
qui sont susceptibles d'être entendues dans un sens allégorique.
Le plus souvent il y a dans la narration elle-même quelque chose qui indique le
sens dans lequel elle doit être prise, un mot qui met sur la voie du sens
allégorique. Au Ps. LXXX, le verset 17, parlant de l'homme de la droite de
l'Eternel, fait comprendre qu'Israël est la vigne qui vient d'être chantée. Ailleurs
cependant il faut recourir, soit à des passages parallèles, soit à d'autres parties
de l'Ecriture.
Le Cantique des cantiques est un chant allégorique qui célèbre l'amour de
Christ et de l'Eglise. Rien ne le dit, mais on peut le conclure de sa place dans le
canon, et de la comparaison de nombreux passages où la même vérité est
représentée par le même symbole (voyez Esaïe, V, 1-7. Ezéch., XV, 19, 23 et
31).
Dans les paraboles du Nouveau -Testament le sens est presque toujours
indiqué par le contexte, soit que notre Seigneur l'explique lui-même (Matth.,
XXII, 14), ou que l'écrivain sacré le fasse ressortir (Luc, XVIII, 1). - Quelquefois
il est indiqué au commencement de la parabole (Luc, XVIII, 9; XIX, 11),
d'autres fois à la fin seulement (Matth., XXV, 13. Luc, XVI, 9), parfois encore

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