Page 107 - Aberrations trinitaires du dieu à trois faces
P. 107

pour s'en tenir aux textes les plus connus, ainsi que, du côté
anglican, les XXXIX articles. On pourrait facilement
allonger cette liste.

Comme il fut dit au début de ce document: «Le problème des
Réformateurs tenait à leur peur d'être considérés comme
trop négatifs. Au moment de discuter de la trinité, il y eut
une sorte de consensus: Luther, Zwingli et Calvin affirmèrent
que c'était un mystère dont il ne fallait pas trop parler. Cette
question ne devait pas être soulevée, car elle était trop
épineuse. Les Réformateurs soupçonnaient que quelque
chose n'allait pas dans la doctrine et la dogmatique de
l'époque, mais ne voulaient pas donner l'impression de tout
renverser.» Luther lui-même, qui tenait pourtant à ce dogme,
avouait n'y rien comprendre, et dans des contextes
différents, d'autres manières de parler de Dieu et de
rendre compte de sa grâce sont tout aussi légitimes. Il
avait écrit: «Nous n'avons pas d'autre Dieu que n'avait Israël.
C'est Christ qui était le Dieu d'Israël. Et nous disons aussi:
c'est lui qui a fait toutes ces choses, lui qui n'est plus
seulement le Dieu d'Israël, mais du monde entier» (Luther
jusqu'en 1520, par Henri Strohl). Il ajouta: «A partir du
concile de Nicée, l’église prit l’habitude de se constituer en

                                               105
   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112