Page 26 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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bien loin, au Saint-Siège du Vatican, des prétentions socio-
politiques des prêtres-ministres du Nicaragua.
Dans la même foulée, le pape autorisait le retour du latin dans le
rite de la messe: le latin, en soi, n'est pas réactionnaire et est
même porteur d'une part importante de la culture occidentale; à
l'inverse, l'usage de la langue vulgaire dans la messe ne peut de
prime abord être entendu comme une conquête démocratique par
la base des fidèles. Mais le latin a toujours été le jargon du pou-
voir ecclésiastique, la langue à laquelle le 'vulgus' (vulgaire) n'a
pas accès - et de ce fait est-il le cheval de bataille de l'évêque
Marcel Lefebvre, champion du traditionalisme ennemi du concile
Vatican II, suspendu par Paul VI, et protégé par l'aristocratie
"noire" (ces familles nobles gravitant dans la cour papale et main-
tenant encore, en plus d'être depuis la chute de la royauté la seu-
le nobles se qui compte en Italie, un fort pouvoir économique à
travers ses propriétés terriennes et ses participations dans les
banques et sociétés liées au Vatican - Marcel Lefebvre fut l'hôte
de la princesse Isabelle Colonna, décédée il y a peu).
Tout ceci s'inscrit dans ce que le pape Wojtyla nomme la "réfor-
me" et le cardinal Ratzinger, plus prosaïquement, la "restaura-
tion" de l'Église en lutte contre les "excès postconciliaires, "œuvre
d'éléments centrifuges et irresponsables". Il est vrai que l'élargis-
sement et la diversification de l'Église fait perdre son rôle de réfé-
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