Page 25 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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contre les théologiens Hans Küng (qui a toujours refusé de se
présenter à Rome) et Edward Schillebeeckx, un dominicain hol-
landais (qui, lui, a fait amende honorable et a accepté de modifier
son livre condamné). Joseph Ratzinger, encore, lançait en mars
1984 l'offensive contre la 'théologie de la libération' par lui taxée
de "nouvelle hérésie" d'autant plus dangereuse qu'elle se base
sur 'une interprétation néo-marxiste des Écritures'. Une impor-
tante condamnation que celle-là, où l'on voit le Saint-Siège ten-
ter, à distance, de maintenir sous le joug l'Amérique latine comp-
tant désormais une bonne partie des catholiques dont les critères
culturels et religieux sont de moins en moins semblables à ceux
de l'Europe (ce qui fait dire à certains, non sans malignité, que la
vraie place du Saint-Siège serait quelque part entre Bogota, Bue-
nos Aires et San Paolo)..
Joseph Ratzinger, l'un des représentants les plus réactionnaires
de la hiérarchie vaticane, joue le rôle de 'gendarme de Wojtyla'.
Le pape, en plein accord avec sa ligne conservatrice, conférait ré-
cemment le premier Prix Paul VI au théologien Hans Urs Von Bal-
thazar, 80 ans, Suisse et ex-jésuite, auteur d'une monumentale
œuvre se rattachant à la scolastique du Moyen Age où il dit:
'L'enfer existe, mais pourrait bien être vide. L'Église proclame les
saints, c'est-à-dire ceux qui ont droit au paradis, mais elle n'a
jamais proclamé que quelqu'un soit damné aux enfers.' On est
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