Page 175 - TOUT SAVOIR SUR LE PARLER EN LANGUES
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séparation (Eph. 2.14) dès le départ. Les apôtres Juifs, porte-
paroles de Dieu, voyaient ainsi leur autorité reconnue au-delà de
la culture et des frontières du judaïsme. Il était crucial que les
Samaritains reconnussent ce que Jésus avait dit à la Samaritaine:
"Le salut vient des Juifs" (Jn 4.22), ainsi que l’autorité et la
puissance de ses apôtres dépositaires de la vérité. Il faut aussi
savoir que les Samaritains n'ont pas "attendu" le Saint-Esprit
mais que, au contraire, c'est le Saint-Esprit qui a attendu la
venue de Pierre et de Jean de Jérusalem . Ainsi, cet intervalle
entre le moment où ces Samaritains ont reçu Christ, et le
moment où ils ont reçu le Saint-Esprit n’est pas fortuit. Il était
voulu, car s’il était nécessaire que les Samaritains voient qu’ils
dépendaient de l’autorité apostolique il était tout aussi nécessaire
que les apôtres (ces mêmes apôtres qui voulaient prier pour que
le feu du ciel consume les Samaritains) comprennent à leur tour
que ces gens avec qui ils n’avaient que des relations tendues,
entraient dans la même Église, avaient le même Christ, le même
salut, le même accès à Dieu, le même Saint-Esprit, ce qui est le
sens, le seul sens que Paul donne au baptême du Saint-Esprit:
"Former un seul corps" (1 Cor. 12.13).
Ces réflexions sont valables pour le groupuscule isolé d’Actes 19
qui vivait en marge des chrétiens et des païens. L’imposition des
mains y revêt un caractère analogue à celle des Samaritains. Par
cette imposition des mains et par le parler en langues qui a suivi,
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