Page 132 - TOUT SAVOIR SUR LE PARLER EN LANGUES
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même. Il est significatif de constater que c’est dans la même
phrase que Paul oppose le prophète au parleur en langue. Tandis
que ce dernier n’édifiait que lui-même, "celui qui prophétisait, au
contraire, parlait aux hommes, les édifiait... édifiait l’Église"
(14.3-4). En disant "au contraire" le Saint-Esprit ne sous-entend
pas que le prophète ne s’édifiait pas lui-même en édifiant les
autres. Il tirait aussi profit de son charisme, mais il n’édifiait pas
que lui-même.
Il n’est aucun don qui ne porte en soi sa propre source
d’édification. Le pasteur s’édifie aussi quand il paît le troupeau
du Seigneur, mais il n’instruit pas que lui-même, il instruit les
autres. Le docteur de la Parole n’édifie pas que lui seul quand il
expose la doctrine, il édifie les autres. L’évangéliste tire de
l’édification personnelle de son don, mais ce sont les appelés qui
en bénéficient. Si l’Esprit met en opposition les résultats de la
prophétie et du parler en langues dans la même phrase c’est
parce que, non seulement le premier édifiait l’Église,
contrairement à l’autre qui n’édifiait que lui-même, mais en plus
ce dernier passait pour un barbare aux yeux des simples
auditeurs (14.11). En fait, Paul dit aux Corinthiens que celui qui
prophétisait atteignait le but: les autres; tandis que celui qui
parlait en langue dans les conditions que nous avons vues, ratait
la cible. De son côté, Pierre confirme que la seule cible possible
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