Page 230 - dictionnaire westphal
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avoir affaire, à Guérar, auroi (philistin? Ge 21:31) Abimélec avec lequel, à la suite

     dedivers démêlés,  il  fait  finalement  alliance.  Cette  histoire  avaitpour les  Israélites
     postérieurs un grand intérêt, parce qu'ils yvoyaient la consécration de leurs droits sur
     Béer-Séba, localitéfrontière  et lieu de culte réputé.  13°  Le sacrifice  d'Isaac  (Ge 22,
     E).D'autres peuples ont des traditions analogues (Phéniciens, Grecs),mais ici le récit
      est  particulièrement  animé  et  émouvant.  A  traversle  texte  actuel  semblent

      transparaître,  d'une part,  certaines  donnéessur un très  antique sanctuaire
     (l'étymologie de Morija:  Ge 222,14 est obscure; Gunkel conclut d'une  étude très
     ingénieuse qu'ildevait s'agir primitivement d'un lieu de culte appelé Ieruel), etd'autre

     part un mouvement de protestation contre les sacrificesd'enfants dont la pratique,
     extrêmement ancienne, s'est maintenuetrès longtemps en Israël (la fille de Jephté, Jug
     11:34-40, cf.aussi Mic 6:7). Avec la simplicité  des anciens âges, le conteurmet la
     demande du sacrifice dans la bouche même de Dieu. Mais c'estafin de mieux montrer
     ensuite que Dieu lui-même refuse l'offrandecontre nature. Le verset 12 est le diamant

     spirituel auquel tout lerécit sert d'écrin: «Parce que tu n'as  pas refusé ton fils,
     tonunique, je reconnais que tu crains Dieu!» 14° La caverne de Macpela  (Ge  23).  P,
     dontles données sur Abraham sont en général squelettiques, raconte icitout au long, et

     avec des notations psychologiques très exactes,l'achat de cette caverne (située à
     Hébron) comme sépulture pour Sara.Il  a évidemment trouvé ce récit  dans une
     tradition ancienne, laquellese plaisait à revendiquer pour Israël la légitime possession
     de celieu saint: le tombeau des grands ancêtres.  15° Le mariage d'Isaac (Ge  24, J).
     L'une deshistoires les plus touchantes de l'A.T. On sent la joie du conteur àdécrire la

     fidélité et la piété du serviteur (qui n'est pas forcémentl'Éliézer de Ge 15:2), la bonté et
     la beauté de la jeune fillequi sera, après Sara, la mère du peuple d'Israël, la réussite
      d'uneentreprise  si  visiblement  conduite par  Dieu,  la  réserve  chaste  de  lafiancée
     arrivant en vue de son futur époux, la consolation apportéepar un mariage si heureux

      à  Isaac  orphelin.  16°  La mort d'Abraham  (Ge 25:1-11). Aprèsque J a mentionné
     quelques données, très anciennes sans doute, surdes points de détail (verset 1-6), c'est
     P qui donne la  conclusion del'épopée d'Abraham; dans son langage hiératique,  il
     montre lepatriarche vivant une heureuse vieillesse, puis mourant rassasié dejours, et

     léguant à son fils Isaac cette bénédiction divine qui nel'a lui-même jamais abandonné
     (verset 7-11). A. Ae.Sur la personnalité d'Abraham, voir encore Genèse,
     périodepatriarcale. --Comp.  A. Westphal,  Jéhovah,  II  e p.  (lesAncêtres)  et,  dans la
     Préface, I, le postulat de la foi: comme l'oeuvre des prophètes postule la personnalité de

     Moïse, l'oeuvre deMoïse postule la personnalité d'Abraham.
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