Page 210 - dictionnaire westphal
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ABIMÉLEC
    (=le père est roi, ou le roi est père, ou Moloc est père). 1. Nom d'un roi de Guérar à
     l'époque  des patriarches.Buhl (dict. Gesenius) admet qu'il a pu y avoir plusieurs

     Abimélec. LaVers. Syn. (note à propos de Ps 34:1) émet l'hypothèsequ'Abimélec était
     un titre  que prenaient les rois de Philistie  (commepharaon était  un titre  des rois
     d'Egypte). D'après Ge 20:1 leGuérar d'Abimélec serait une oasis du désert du Sud,

     dans la régionde Kadès. D'après Ge 26:1 (cf. Ge 21:32) Guérar setrouverait en pays
     philistin. Ge 20 raconte qu'Abraham fit unséjour à Guérar avec Sara. Par crainte des
      gens du pays, il  la  fitpasser  pour sa soeur. Ayant remarqué la  beauté de la  femme
     dupatriarche, Abimélec la fit enlever pour l'introduire dans son harem.Frappé par Dieu
     d'une maladie, il ne commit pas l'adultère, maisapprit la vérité par un songe que

     l'Éternel lui  envoya. Il  renditimmédiatement  Sara et comme compensation fit  à son
     mari  de richesprésents. Il  obtint  la  guérison grâce à l'intercession  d'Abraham. Nous
     retrouvons avec d'autres variantes la même anecdote dansl'histoire d'Isaac et de

     Rébecca (Ge 26); c'est une secondeversion du même récit (donnée par J, alors que Ge
     20 est de E).Une troisième en est fournie par Ge 12, mais là Abimélec estremplacé par
     un  pharaon.  La forme la plus récente (E) de ce récit,qui n'est en aucune  de ses
     recensions à l'honneur du patriarche, tendà disculper ce dernier: son mensonge (cf. Ge
     12:13) n'est plusqu'une  restriction  mentale (Ge  20:12) et  ses calculs  intéresséssont

      passés sous silence.  La Genèse  nous raconte également  deux fois  l'alliance  que
     conclutAbimélec, accompagné de son général Picol, avec un patriarche hébreu.Dans
     Ge 21 c'est avec Abraham et dans Ge 26 avec Isaac. Lelieu de l'alliance est Béer-Séba

     et il est question des puits que lepatriarche y avait fait creuser. Le récit veut établir les
     droits desIsraélites sur les puits de Béer-Séba, à l'époque du rédacteur (oncomprend
     d'ailleurs l'immense valeur pour des bergers nomades commeles patriarches d'une
     grande oasis  en plein  «pays sec» du Négeb).  Lestraces des documents J et  E y sont
     visibles: deux étymologies sontdonnées du nom de Béer-Séba: puits des sept (agneaux)

     et puits duserment; le serment est rapporté deux fois dans Ge 21:27 etGe 21:31-32. 2.
     Fils de Gédéon et d'une Cananéenne de Sichem (Jug8:31). Les habitants de cette ville
     (Israélites et Cananéens)avaient accepté la suzeraineté du héros israélite. A la mort de
     sonpère, Abimélec s'y rendit et, usant de son influence, décida leshabitants à prendre

     parti pour lui contre les soixante-dix autresfils de Gédéon. Il fit assassiner ses frères à
     Ophra et fut acclaméroi  par les  Sichémites  près du «Chêne du monument» (Jug
     9:6),célèbre dans l'histoire comme lieu sacré, vénéré par les Cananéens,puis par les
     Israélites. (cf. Ge 12:6,Jos 24:26) Au bout detrois ans, Sichem se révolta contre son

     roi, trop israélite sansdoute à son gré (Jug 9:28), sous l'inspiration d'un certainGaal,
     fils d'Ébed. Abimélec, prévenu, anéantit ses adversaires et mitle siège devant Sichem;
     puis il détruisit la ville de fond en comble.Alors qu'emporté par sa rage destructrice, il
     assiégeait Thébets,il fut atteint à la tête par une meule que lui lança une femme.

     Ilcommanda à son serviteur de l'achever. Toute cette histoire estintimement liée à celle
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