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Aelfric de Cantorbéry traduisit le Pentateuque et quelques-uns des livres
historiques. - C'est également à la Vulgate qu'il faut rattacher les diverses
traductions qui furent faites de l'Ancien-Testament, en français, en italien et en
espagnol, avant le seizième siècle. Enfin, Luther lui-même, dans sa traduction
allemande de la Bible, se servit souvent de la version latine et en utilisa les
données toutes les fois qu'elles étaient conformes au texte original.
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§ 38. Le Pentateuque samaritain.
- On doit le considérer plutôt comme une
recension distincte que comme une traduction du texte hébreu. Eusèbe et
Cyrille mentionnent différents exemplaires du Pentateuque samaritain; mais on
a cru longtemps qu'il n'en existait plus un seul manuscrit. Au commencement
du dix-septième siècle cependant, il en vint un de Constantinople à Paris.
Usserius s'en procura plus tard six autres exemplaires, et Kennicott seize. On
suppose que cette recension se fit à l'époque du schisme de Jéroboam, d'après
les manuscrits du Pentateuque qui se trouvaient entre les mains des Israélites.
Différentes raisons, peut-être politiques, empêchèrent les Juifs des dix tribus
de faire le même travail pour les Psaumes de David et pour les écrits de
Salomon bien qu'ils fussent très-répandus à cette époque.
Cette recension fut d'abord estimée fort au-delà de sa valeur réelle au point de
vue critique; mais on en est bien revenu aujourd'hui, et il est constaté qu'elle
n'est rien moins que supérieure an texte original. Les Septante paraissent
l'avoir suivie de préférence à l'hébreu, dont, du reste, elle ne diffère sur aucun
point capital. Gesenius, en plusieurs passages, adopte les variantes du
Samaritain; voyez Gen., IV, 8, où il ajoute après: “Caïn dit à Abel son frère,” ces
mots: “Allons aux champs;” - Gen., XIV, 14., où il lit: il rassembla, au lieu de
arma; - Gen., XXII, 13, où il supprime les mots: derrière lui; - Gen., XLIX, 14,
où la différence est dans les termes seulement, et non dans le sens, etc.
Le texte samaritain est d'une grande valeur pour fixer l'histoire des points-
voyelles hébraïques et pour constater le bon état de conservation du texte
actuel; mais il ne pourrait servir de point de départ à un travail d'épuration et
de rectification du texte original.